Après un premier épisode qui avait réussi à séduire une partie de l'équipe mais qui avait aussi laissé froid certains d'entre nous - à l'image finalement de la presse et des joueurs en général -, la série Metro adaptée de l’œuvre de Dimitri Gloukhovski nous revient avec Metro: Last Light. Une sortie tardive quasi miraculeuse quand on sait que le jeu est passé in extremis entre les mains de l'éditeur allemand Deep Silver / Koch Media après la faillite du géant américain THQ. FPS mâtiné de survival horror, que vaut donc cette deuxième incartade des les couloirs inquiétants du métro moscovite ? Après une petite douzaine d'heures passées sur la version PC du jeu, Gamersyde vous propose de découvrir les points marquants de cette nouvelle aventure.
Si le premier volet était une adaptation plus ou moins fidèle du roman Metro 2033, cette suite ne se focalise pas sur les événements dépeints dans Metro 2034, pour des raisons pratiques essentiellement, le second livre ne se prêtant pas à une déclinaison en jeu vidéo d'après son auteur. Ce dernier s'est donc investi totalement dans le scénario de Last Light pour donner une suite aux aventures d'Artyom, tant et si bien que le futur Metro 2035 en sera l'adaptation papier, l'occasion de boucler la boucle de la plus belle des manières. On retrouve donc le jeune héros du premier épisode, assailli par les remords depuis sa décision de lâcher les missiles sur la nouvelle race des Sombres (les Noirs dans le roman original) à la fin du premier jeu. Et là vous allez m'invectiver violemment en me rappelant que le choix était complètement laissé au joueur et que, dans votre grande mansuétude, vous aviez décidé de les épargner et d'opter pour une nouvelle ère de fraternité. Certes, vous avez raison, et c'est d'ailleurs aussi ce que votre serviteur avait fait à l'époque, mais pour des raisons aussi bien narratives que thématiques, 4A Games est parti du principe que le choix de l'extermination était le plus judicieux - en plus d'être malheureusement l'option la plus crédible d'un point de vue purement humain... De plus, il fallait bien que le jeu soit cohérent par rapport à l'histoire contée dans les romans.
Après un rêve très symbolique qui en dit long sur le jugement que pose le subconscient du héros sur ses agissements, l'histoire débute de façon assez similaire à celle de Metro 2033. Réveillé dans le petit box qui lui sert de chambre, Artyom est appelé pour une mission de première importance qui pourrait enfin lui permettre de se racheter à ses propres yeux. Un Sombre vient d'être repéré en surface alors même que tous pensaient qu'il n'en restait plus un seul et Khan (un personnage clef rencontré dans l'opus précédent) y voit là une dernière chance de sauver l'humanité. Pas de veine, le colonel Miller qui dirige l'Ordre - forces spéciales liées à la capitale Polis et qui visent à maintenir la paix dans le métro - en a décidé autrement : le dernier Sombre devra lui aussi être anéanti coûte que coûte. C'est évidemment Artyom qui va être chargé de cette mission, chaperonné par une jeune femme sniper pour le moins condescendante qui ne cesse de l'appeler "lapin". Après quelques déambulations dans la station et un rapide tutoriel, c'est donc à l'air "libre" que les choses sérieuses commencent, dans un paysage de désolation hypnotisant de beauté. Comme dans tout préambule à une grande histoire, les choses ne se passent évidemment pas comme prévu et Artyom se retrouve vite aux mains des Nazis. S'en suit une course contre la montre pour la survie des habitants du métro, une plongée dans l'horreur souterraine qui amènera le jeune Russe à mettre à jour un sombre complot sur lequel nous ne piperons pas un mot.
Agent de Polis de caractère
La structure globale de Metro : Last Light est très proche de celle de Metro 2033, en cela que le jeu alterne habilement les séquences calmes et celles plus axées sur l'action ou l'infiltration. Chaque passage au sein d'une station est donc l'occasion de s'attarder sur les échanges entre les habitants, que l'on peut d'ailleurs décider d'aider en certaines occasions. Suivre une conversation, voir certains personnages arrêter la leur à l'arrivée d'Artyom pour échanger quelques mots avec lui, tout cela n'a pas d'autre intérêt que celui de servir l'ambiance singulière du titre, toujours teintée de mélancolie et/ou de désespoir. Certains reprocheront à ces passages leur mécanique un peu vieillotte et scriptée (la discussion ne commence souvent que lorsque le joueur arrive), mais malgré l'immobilisme de la plupart des habitants du métro (sauf exception, chacun reste à sa place), nous avons pris beaucoup de plaisir à observer la vie artificielle de ce petit monde cloîtré dans les profondeurs de la terre. Touchantes mais aussi terrifiantes parfois (on pense notamment à un passage marquant dans le dernier tiers du jeu), ces séquences s'imbriquent totalement dans la narration, les stations permettant généralement au héros de se ressourcer quelque peu avant de se lancer dans un nouveau tunnel, plus hostile encore. On profite donc des marchands locaux pour s’approvisionner en munitions ou en armes, pour améliorer son arsenal, voire même pour se rincer l’œil. L'argent n'ayant plus aucune valeur depuis que la guerre nucléaire a ravagé la surface, ce sont les munitions d'avant guerre qui le remplace, car plus efficaces que celles fabriquées dans le métro. Elles peuvent d'ailleurs aussi servir pour se défendre en cas de besoin, si du moins on se sent prêt à les sacrifier.
Très critiqué sur son gameplay, à cause d'une imprécision chronique assez déstabilisante il est vrai, Metro 2033 avait eu du mal à rallier tous les suffrages, et ce en dépit d'une atmosphère louée par tous. Cette suite se devait donc de corriger le tir, et c'est exactement ce que 4A Games s'est attelé à faire. Tandis que le volet précédent proposait des phases d'infiltration plus frustrantes qu'autre chose, Last Light permet enfin de faire bon usage des zones d'ombre, tout en maniant habilement son couteau de lancer. Pour que le joueur ne soit jamais pris au dépourvu, un indicateur placé sur la montre d'Artyom lui signale en permanence s'il est visible ou non. À moins qu'ils soient munis d'une lampe torche, les gardes ne pourront donc jamais vous débusquer si vous restez bien à l'écart des sources lumineuses. Des éclairages qu'il est d'ailleurs possible de mettre hors d'état, soit en les éteignant à la main, soit en leur tirant dessus (pour les ampoules basiques uniquement). Des générateurs sont également accessibles pour tout fouineur qui se respecte, ce qui est fort pratique pour se débarrasser des quelques néons gênants qu'une arme ne peut détruire. Même s'il ne faudra pas attendre de vos adversaires une intelligence hors norme, ces passages fonctionnent bien et incitent le joueur à rester discret. En effet, à la moindre alerte, les renforts débarquent en nombre, certains étant même équipés d'une véritable armure protectrice difficile à percer. On réfléchira donc à deux fois avant de se lancer dans un combat inutile.
Des combats qui ont pourtant également été largement améliorés depuis Metro 2033. Si le passage en mode visée souffre encore d'une certaine lenteur qui ne pourra que déplaire aux adeptes de la frénésie Call of Duty-esque, les différentes armes à feu se manient (enfin) avec plaisir et efficacité. Aussi, les quelques passages où il faut faire parler la poudre fonctionnent parfaitement, qu'il s'agisse d'ennemis humains ou des monstruosités nés de l'hiver nucléaire. À ce titre, il faut avouer que même si l'être humain reste finalement la plus abjecte des créatures peuplant encore la terre, il est finalement l'adversaire le moins coriace de ce nouveau monde. À mesure que l'histoire avance et qu'Artyom récupère un équipement digne de ce nom (armes à longue portée, fusil mitrailleur ou à pompe, lunettes de vision nocturne, etc.), les combats contre les soldats ennemis deviennent de plus en plus abordables, en mode normal du moins. Certains morceaux de décor ayant la fâcheuse habitude de fondre sous les balles, il faut cependant rester très mobile, tout en profitant de l'obscurité pour disparaître et se jouer de ses adversaires. On devient alors un véritable chasseur qui s'amuse avec sa proie, qu'elle soit ou non consciente de notre présence. Mais attention, dès que la faune locale montre le bout de son museau, les rôles s'inversent et la tension monte d'un cran. Le bestiaire s'est même vu étoffer de quelques abominations imposantes, l'occasion de quelques combats de boss classiques sur le fond, mais néanmoins très efficaces.
Mais même face aux plus petits de ces animaux du nouveau monde, difficile de ne pas se sentir en danger permanent. Ce sont d'ailleurs dans ces instants riches en tension que Metro : Last Light prend les atours d'un survival horror, une impression décuplée si vous avez le malheur de vous rendre compte que vos chargeurs sont presque vides. Entre l'atmosphère pesante qui règne dans certaines zones du métro (lorsqu'il faut avancer à la lampe torche dans un nid d'araignées à carapace que seule la lumière peut forcer à révéler leur point faible) et la frénésie d'autres passages (lorsqu'il faut tenir le siège face à des hordes de chiens mutants le temps que quelqu'un arrive vous chercher), Metro : Last Light ne laisse guère le temps de reprendre son souffle. À tout ceci s'ajoutent quelques séquences plus scriptées à bord de véhicules, séquences pendant lesquelles le pauvre Artyom ne doit souvent sa survie qu'à sa seule bonne étoile rouge. Mais la force de la série réside aussi dans la semi "liberté" qui est offerte au joueur de fouiller son environnement, de sortir (juste un peu) des sentiers balisés pour découvrir quelques zones abandonnées, hantées par les fantômes du passé. Tantôt il pourra s'agir de sauver femmes et enfants des mains de dangereux bandits, d'autres fois, ce ne sera que pour découvrir des bureaux délabrés aux ordinateurs carbonisés témoins d'une époque partie en fumée. Et puis comment ne pas mentionner tous ces sublimes passages en extérieur où les éléments se déchaînent parfois, la pluie faisant tout pour purifier une terre salie par la folie des hommes. Préparez-vous à passer des moments assez mémorables dans la dernière partie de l'aventure, quand le mysticisme de la série reprend les rennes et que se mêlent souvenirs du passé et abominable réalité.
Metro beau lot dodo
Inutile d'y aller par quatre chemins, Metro : Last Light est une sacrée réussite visuelle et technique. Sur PC, le jeu affiche une beauté quasi indécente reléguant aux oubliettes bon nombre de productions références. Grâce à la précision de ses effets de lumière dynamiques, le titre de 4A Games profite d'une atmosphère parfaitement maîtrisée. À la lueur de la lampe torche d'Artyom (qu'il faut encore recharger régulièrement à l'aide d'un générateur portable) ou de celle des néons/lampes du métro, vous ressentirez tout l'isolement de ce peuple terré sous la ville de Moscou, les ombres portées s'érigeant en parfait symbole des âmes des fantômes du passé qui hantent encore les lieux. À l'extérieur, la percée des rayons du soleil au travers des nuages vous éblouira dans tous les sens du terme, subjugué que vous serez par l'immensité des paysages qui s'offrent à vous. Et tant pis si la liberté n'est pas de mise, si les zones sont faussement ouvertes, car vous devrez tout de même retrouver votre chemin de temps à autre lors de vos escapades en surface. Des passages en extérieur sublimés par les intempéries qui s'abattent régulièrement, le vent et la pluie devenant même complètement palpables lorsque les bourrasques fouettent le masque d'Artyom. Rarement aura-t-on ressenti une telle puissance de la nature dans un jeu vidéo, à un point tel qu'il faudra impérativement essuyer la visière du masque du héros pour ne pas perdre totalement ses repères. Autre bonne surprise, même sans activer le très gourmand SSAA, le jeu ne souffre d'aucun aliasing visible ! Ajoutez à cela les bienfaits de la tesselation pour arrondir tous les angles et vous obtiendrez sans aucun doute l'un des jeux les plus beaux de ces dernières années !
Loin de n'être qu'une simple esbroufe visuelle sans la moindre substance, cette avalanche d'effets spéciaux permet surtout d'offrir au titre un niveau de détails tel que l'immersion s'en trouve ainsi décuplée. L'univers de Metro : Last Light grouille indéniablement de vie, ce qui n'a finalement rien de paradoxal dans un monde où la planète a réussi à survivre au plus terrible des crimes que la race humaine ait jamais commis. Chaque morceau de décor a fait l'objet d'une attention particulière, et pour qui prendra le temps de l'observer, la récompense n'en sera que plus grande. Mais au delà de la beauté des environnements et de leurs textures détaillées, il y a aussi un habillage sonore à la mesure d'un tel plumage. Que vous soyez accablé par le silence pesant du métro, inquiété par les grognements glaçants des monstres des profondeurs, assourdi par la fureur d'une météo capricieuse, porté par une musique très cinématographique lors d'un combat à l'issue incertaine, ou encore oppressé par la respiration difficile d'Artyom, la moindre fluctuation de la bande son vous saisira totalement. Bien sûr, on ne pourra éviter de remarquer que le casting vocal manque de variété lors des traversées de stations, on pourra aussi s'agacer de constater l'entêtement d'Artyom à ne faire entendre sa voix que lors des (très courts) écrans de chargement, mais dans l'ensemble, le plaisir des oreilles se joint sans trop de mal à celui des yeux. Notons d'ailleurs que le jeu a toujours la bonne idée de proposer le choix des langues (russe inclus) et du sous-tirage (même si ce dernier ne se limite hélas qu'aux personnages principaux).
En termes de performances pures, Metro : Last Light se comporte plutôt bien puisque notre PC de test (voir ci-dessous pour les spécifications) nous a permis de profiter d'un framerate à 60 images par seconde stable en quasiment toutes circonstances, sans pour autant devoir sacrifier trop d'options graphiques. Les quelques baisses observées ne sont jamais descendues en dessous des 40 images par secondes, et à chaque fois, elles semblaient dues à des éclairages un peu plus gourmands ou des scènes plus chargées. Le fait de désactiver l'Advanced PhysX ne nous a pas paru soulager la machine énormément, au contraire d'options comme la tesselation ou l'antialiasing SSAA, à l'impact clairement plus notable sur l'animation. Il est d'ailleurs bon de préciser que même en décochant la physique avancée, le titre de 4A Games profite d'effets très réussis, comme ces drapés qui flottent au vent et qui réagissent aux balles, ou bien encore ces pans de décors qui s'effritent sous le feu ennemi. Les possesseurs de machines de guerre comme Miguel peuvent donc dormir tranquilles, à moins de pousser le SSAA au delà de la valeur 2x, le framerate demeure imperturbable et ne vacille jamais en dessous des 60 images par seconde. D'après les premiers échos journalistiques cependant, Metro : Last Light se sent plus à son aise lorsqu'il est épaulé par une carte de chez Nvidia, ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que le jeu a été développé en partenariat avec la firme. Il est d'ailleurs conseillé de désactiver l'option de physique avancée pour les possesseurs de carte ATI. Sur consoles, un confrère américain nous a confié que le jeu s'en sort très bien : sur Xbox 360, le taux de rafraîchissement est bloqué à 30 images par secondes et le jeu ne souffre pas de trop de ralentissements à priori. Seule concession en plus d'une définition d'image moindre par rapport au PC, la présence de l'habituel tearing qui accompagne les jeux un peu gourmands.
Verdict
Tous les commentaires (45)
Sinon j'attendrais une compile next gen à 20 euros pour le faire dans de bonnes conditions le 1er ne m'ayant clairement pas marqué.
Sinon très bonne review comme d'hab avec son lot de bonnes grosses vidéos;
Good job!
Non mais. :)
Espèce de tyran ! :)
[EDIT] Mettre une option SSAA dans un jeu (qui est la version la plus "naive" de l'antialiasing) est vraiment ultra bourrin et ne doit avoir d'autres buts que je propulser le jeu dans les benchmarks de manière durable... mais complètement artificielle.
Espèce de tyran ! :)
Espèce de tyran ! :)
Euh t'es sur qu'il est OC ton CPU ??
Au moins au vue de la machine et au performance, le jeux à était optimisé.
Euh t'es sur qu'il est OC ton CPU ??
Au moins au vue de la machine et au performance, le jeux à était optimisé.
Et par ailleurs, tout le monde n'a pas forcément les moyens ou l'envie d'avoir deux GTX 680 hors de prix comme moi ou Miguel.Une 670 sur un I5, ça fait déjà du bon boulot.