Si cette génération a apporté nombre d'évolutions dans le domaine de l'expérience de jeu, elle a également vu l'avènement des titres téléchargeables vendus à un prix des plus compétitifs. De simples remakes pas toujours très inspirés, on est peu à peu passé à des créations originales plus marquantes. Outland est clairement de celles là, mais pour savoir dans quelle mesure, il vous faudra d'abord lire notre review complète. Verdict et vidéos à l'intérieur, comme à l'accoutumée.
MAJ: Ajout du trailer de lancement
Dans Outland, il est question d'un héros en devenir en proie à des rêves étranges, des visions qui le harcèlent, lui dévoilant des choses qu'il ne comprend pas. Les origines de son monde, deux sœurs, un shaman mystique pour le guider, le scénario du jeu empreint d'une certaine forme de poésie et de mystère se veut assez obscur. Un peu comme s'il était fait de ces légendes qu'on raconte sans véritablement savoir d'où elles viennent et ce qu'elles impliquent. Tout cela se retrouve dans un parti pris graphique, entre couleurs chatoyantes et ombres chinoises, qui donne au titre de Housemarque son ambiance si singulière.
Seul risque, avec un choix artistique aussi tranché, ne pas faire l'unanimité auprès des joueurs, mais il faudrait être de bien mauvaise foi pour nier la beauté des tableaux traversés. Dans la jungle, les branches des arbres frémissent au gré du vent qui bruisse dans leurs feuilles. Plus tard, dans les hauteurs, la neige s'invite dans un tourbillon de flocons qui tranche ouvertement avec la chaleur étouffante des profondeurs traversées peu de temps avant. Une véritable réussite visuelle donc, sublimée par une animation en 60 images par seconde excellente qui n'est pas sans rappeler les classiques du genre en 2D que sont Prince of Persia, Another World ou bien sûr Flashback.
Vous vous doutez bien que si de telles références viennent à l’esprit, c’est parce que le cœur du gamelay mise sur des phases de bonne vieille plateforme dans la grande tradition des jeux du genre. Adeptes des sauts au timing millimétré, réjouissez-vous donc, Outland est fait pour vous ! Mais le titre des développeurs finlandais ne se contente pas de proposer un simple revival des joyaux des années 80/90. En effet, il va aussi puiser son inspiration dans le célèbre shoot’em up sorti sur Dreamcast en 2002 : Ikaruga. Surprenant ? Pas tant que ça quand on sait que le studio Housemarque a déjà développé Super Stardust HD, un shoot’em up justement. Dans Ikaruga, le joueur devait utiliser la capacité de son vaisseau à changer de couleur pour s’immuniser contre les tirs ennemis et les abattre. Il s’agissait donc, pour se défendre, d’opter pour la couleur correspondant aux projectiles lancés pour ne pas subir de dégâts.
Outland fonctionne de la même manière, grâce aux deux énergies que maîtrise le personnage principal : l’énergie pure (bleue) et l’énergie obscure (rouge). En passant de l’une à l’autre, le joueur peut donc se rendre invulnérable aux tirs des ennemis ou des différents pièges qui parsèment les niveaux. Attention cependant, le moindre contact avec eux, et c’est la perte de points de vie assurée. La couleur des créatures qui se dressent devant vous a également son importance puisqu’il faudra choisir l’énergie opposée pour les vaincre d’un (ou plusieurs) coups d’épée. Les deux pouvoirs permettent aussi d’activer certains mécanismes, comme des plateformes mouvantes par exemple, ce qui oblige le joueur à jongler entre les deux au cours d’une même séquence. Et si les passages qui apparaissent sur nos quelques vidéos vous semblent faciles, croyez bien que les choses se corsent très rapidement.
Autre lien de parenté avec un classique du genre, Metroid. Comme dans le titre de Nintendo, le joueur acquiert de nouvelles aptitudes au fur et à mesure de sa progression dans l’aventure. En plus de lui donner de nouvelles possibilités d’attaques ou de déplacement (glissade, attaque verticale permettant de détruire des sols fragilisés, rayon de lumière, etc), ces nouvelles capacités lui ouvrent les portes de zones jusqu’alors inaccessibles. Il est également possible de revenir sur ses pas pour revisiter tous les lieux déjà traversés à la recherche de bonus oubliés (upgrade de santé moyennant finance par exemple) ou des items à collectionner (il y a 42 signes des Dieux à trouver pour la gloire - et un succès/trophée). Tout cela permet non seulement de renouveler un peu le gameplay mais aussi de motiver la progression du joueur qui n’en demandait même pas tant étant donné la qualité du reste.
Ceux qui ont connu l’impitoyable Rick Dangerous vous le diront, les jeux de plateforme d’antan ne pardonnaient pas la moindre erreur et offraient un challenge parfois insurmontable. Pas de panique ici, aucun risque de devenir fou à cause d’un passage infranchissable (quoique…). Mais si la frustration ne s’invite jamais vraiment à la fête, Outland n’est pas pour autant une simple promenade de santé. Loin de là même… Pour surmonter les nombreux pièges, la précision et le calme sont en effet de mise et il ne sera pas rare de s’y reprendre à plusieurs fois avant de passer victorieusement un passage un peu exigeant. Les checkpoints, pourtant placés à distance tout à fait satisfaisante les uns des autres, vous sembleront même bien loin à certains moments.
Assez logiquement, c’est lors des affrontements contre les boss que les réflexes et la patience seront le plus mis à mal. Il faudra par exemple savoir garder son sang froid lorsqu’une araignée géante lancera une attaque qui remplira l’écran de projectiles rouges et bleus, ou encore quand, après une fuite acrobatique de plusieurs minutes, il faudra vaincre un serpent ailé sans qu’aucun checkpoint ne vienne vous soulager à aucun moment. Pas de pitié pour les moins adroits donc, au moindre faux pas, il faut tout recommencer du début. Quand l’affrontement vous demande en plus de jongler entre vos deux pouvoirs tout en sautant de plateforme en plateforme sans répit pour parvenir à rejoindre votre adversaire, dites vous bien que l’adresse et la maitrise des commandes sont plus que conseillées.
Cerise sur un gâteau déjà bien gourmand, le mode coop se décline sous trois formes. La première, classique, mais sans doute aussi la plus intéressante, propose de partager l’aventure principale avec un ami. Le monde d’Outland comprend d’ailleurs des challenges dédiés à la coopération que l’on pourra découvrir seul, mais pour lesquels il faudra impérativement un ami. Une fois découverts, ces derniers sont même directement accessibles dans le menu multijoueur. Le principe est simple : avancer dans un niveau spécialement conçu pour la coopération avant la fin du temps imparti. Enfin, un mode arcade est aussi disponible et vous demandera ‘simplement’ d’atteindre la fin d’une zone tirée de l’aventure principale avant la fin du compte à rebours. Plus facile à dire qu’à faire selon la personne qui vous accompagne…
Dans chacun de ces modes, il est obligatoire de ranimer votre coéquipier lorsqu’il vient à tomber, sous peine de game over et de retour au dernier checkpoint (synonyme de perte de temps pourtant précieux en mode arcade et dans les challenge coop). Remettre votre binôme sur pied ne se fait pas sans un petit sacrifice personnel cependant. En effet, là où dans d’autres jeux, il suffit de le rejoindre et d’appuyer sur un bouton sans aucune conséquence, Outland demande au joueur d’offrir l’un de ses propres points de vie. Evidemment, s’il ne vous en reste déjà plus qu’un, vous avez 30 secondes pour en trouver un autre ou faire vos adieux à votre partenaire maladroit (en pestant contre lui au passage cela va sans dire). Si certains n’en feront clairement pas tout un fromage, les plus mauvais joueurs d’entre vous pourraient bien perdre quelques amis.
Tous les commentaires (34)
Et pour garder le secret et la surprise, c'est pas comme si la review spoilait le moindre truc... Surtout que ce n'est pas spécialement le genre de jeu où tu peux te faire spoiler la tronche. Enfin bref, ok. :p
Merci pour la review !
Et wouah. C'est très très bon !
Graphiquement envoutant et les contrôles sont excellents !
Je vais me le prendre à 800 points.
Merci Gamersyde de ma l'avoir fait connaitre !
J'hésitais mais après avoir lu la review et testé la démo, on ne peut que craquer. Pour 800 MP en plus c'est vraiment la classe :) !
Et c'est vrai que dès les premières secondes, tout un tas de références revient à l'esprit !
Ce que j’entends par « casser le côté 2D », c’est qu’une telle rigidité ne peut être qu’un travail de vecteurs (ou alors d’un animateur 2D qui veut obtenir un rendu rigide, mais à ce moment-là on insiste pas sur les mêmes mouvements, genre Shank), et que du coup, alors que l’on a un aspect 2D vraiment maîtrisé, magnifique, organique, on a cette animation par-dessus, typique de la 3D et de ses animations torchées/mal maîtrisées, et que ça crée pour moi un gros décalage qui me rappelle que je ne suis pas dans un dessin animé, mais dans un jeu vidéo. Un problème par exemple que je n’ai pas eu avec Wario Land, Braid, Shank, et qu’il ne me semble pas avoir aperçu sur Limbo.
J’trouve ça dommage. Parce que le reste est nickel.
Très agréable à lire!
Merci ;)