Presque deux ans après son arrivée plébiscitée sur PC, la caravane de The Banner Saga trouve enfin son chemin jusqu'aux consoles de salon. Parfaitement adapté à l'ergonomie de la manette et toujours aussi réussi visuellement, le jeu s'adresse avant tout aux férus de tactique et de narration posée. Les dialogues auraient certes gagné à proposer un doublage intégral ou au moins un minimum de bande originale pour les accompagner, mais en dépit de cela, le titre reste une valeur sûre d'un genre encore bien trop rare sur nos consoles. Dommage cependant que les temps de chargement soient si longs par rapport à la mouture PC. Pour l'occasion, nous vous proposons de découvrir le début de l'aventure sur PS4, et de (re)lire la review (mise à jour) concoctée par le talentueux Bertha à l'époque de la sortie PC du jeu de Stoic Studio.
Oyez, oyez amis consoleux ! Stoic (non, pas le père de Harold dans Dragons, mais 3 ex-développeurs de chez Bioware) nous propose de quoi poursuivre notre festin hivernal avec un jeu d'aventure textuel mâtiné de combats tactiques sur fond de mythologie viking. Une recette qui leur donne tort ?
Dans une contrée glaciale où le soleil s'est figé dans le ciel, Humains et Varls cohabitent dans une entente crispée. A la manière de l'univers de Tolkien ou d'un Mass Effect, les Humains sont vus par les Varls comme une race jeune, immature et faible. Ces derniers, quant à eux, sont de robustes géants barbus pourvus de cornes qui possèdent une longévité hors norme. Ils vont devoir (ou non) travailler à nouveau de concert car leur fléau commun, les Dredges sont de retour. Une invasion massive et destructrice de ces colosses d'obsidienne va pousser nos 2 factions à un exode afin de trouver une échappatoire à cette fatalité.
Le jeu nous fait donc suivre le destin croisé de 2 caravanes de réfugiés, l'une menée malgré lui par le rôdeur Ara.. Rook, et l'autre dirigée par le charismatique Hakon, prétendant au trône des Varls. Fuyant les Dredges, le joueur suivra les groupes au travers d' un dessin animé interactif de toute beauté. La patte artistique est d'ailleurs le produit de l'un des dessinateurs de la Belle au Bois Dormant. Cela donne lieu à de magnifiques tableaux à peine ternis par des animations un peu sommaires, le tout baigné d'une ambiance sonore juste, parfois discrète, mais qui prend aux tripes quand il le faut (la chanson de fin est splendide...). On doit cette partition musicale à Austin Wintory, responsable des musiques de l'hypnotisant Journey.
Le déroulement de cette aventure est très dirigiste mais laisse cependant les rênes au joueur lors des nombreux arrêts et rencontres qu'il fera en chemin. C'est lui qui sera le métronome de la cadence du convoi, l'intendant du rationnement, le responsable du recrutement, et surtout, c'est à lui qu'il reviendra de faire des choix lourds de conséquences via un menu très austère qui contraste drastiquement avec l'écriture sans faille des dialogues. Se laisser racketter ? Ralentir pour les plus faibles ? Traverser les lignes ennemies avec des civils ? Engager n'importe qui sans avoir montré patte blanche au préalable ? Les répercussions, immédiates ou plus vicieuses ont un impact non négligeable sur vos provisions, le moral ou la santé de vous troupes. Certaines iront jusqu'à vous quitter, d'autres décéderont suite à une mauvaise accointance. Attention aux mauvaises surprises donc car le jeu vous punira lors des cut-scenes et non pendant les combats, ces derniers n'étant pas aussi simples qu'ils en ont l'air.
Au cours de leurs péripéties, Rook, Hakon et leurs compagnons d'infortune devront se battre pour vivre un jour de plus, tel Rick, Carl et.. je m'égare. Ces combats s'effectuent au tour par tour et les caractéristiques vitales des personnages se basent sur une alchimie plutôt originale. Ils possèdent tous une jauge d'armure (qui diminue les dégâts reçus) et une de santé (points de vie), celle-ci servant aussi aux dégâts physiques effectués. Les tanks auront beaucoup d'armure et il faudra attaquer cette jauge si l'on veut leur entamer leur barre de vie de manière conséquente. Chaque personnalité possédant une unique compétence spéciale (DPS, Crowd-control, Defensive), il faut bien équilibrer ses équipes avant la rixe. Ajoutez à cela une barre spéciale qui permet d’augmenter temporairement ses dégâts ou d’accroître ses déplacements et vous avez une base qui vous autorise un bel éventail de stratégies.
Ici, avoir 0 PV n'est pas pénalisant : le héros est mis KO et devra se ressourcer aux frais du convoi pendant plusieurs jours. (note : seuls vos choix peuvent tuer vos compagnons). Une victoire en combat ou en interaction sociale vous rapporte du renom. Cette monnaie vous donne accès à l'achat de niveaux pour les héros, ou de ravitaillement et d'équipement. Les amateurs de loot et de personnalisation de héros peuvent donc passer leur chemin, car tout reste très minimaliste ici. Un héros ne peut porter qu'un seul objet, ce qui est déjà mieux que rien. Vos héros pouvant monter jusqu'au niveau 5 d'expérience, je ne peux que vous conseiller de faire travailler tout le monde lors des batailles car il fort regrettable de voir celui que l'on a upgradé au maximum mourir suite à l'un de ses choix. Un certain monsieur D. , professeur d'anglais, m'a dit un jour : "C'est bien d'avoir des chouchous, mais il ne faut pas le montrer à tout le monde".
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je l'ai vraiment trouvé bon à tous les niveaux,son graphisme, son scénario et ses choix immersifs, son gameplay simple dans ses règles, mais complexe dans sa stratégie
contrairement à ce que j'avais pu lire dans certaines critiques qui le trouvait trop simpliste et des choix peut être pas décisifs sur la continuité du scénario, mais qui nous impliquent par une écriture intelligente parfois cruelle.
c'est le genre de jeux qui pour moi mérite plus de succès qu'un uncharted raider telltale.
mais bon sang la plus grosse critique que je peux lui faire c'est bien sur l'attente du deuxième épisode voila environ deux ans que le jeux est sorti sur pc. salauds!!!
J'en suis vers la fin mais j'ai plus du tout la motivation pour le terminer :
- les combats sont au final pas spécialement passionnants : et je n'aime pas le fait que moins il reste d'ennemis, plus ils gagnent de tour d'attaque vu que les ennemis jouent forcément 1 tour sur 2 (comme nous)
- certains choix de dialogue amènent à des conséquences pas vraiment cohérentes avec le dit choix. Pire ça peut donner de gros malus alors que le choix ne paraissait pas idiot/mauvais à la base :/
- traduction française pas toujours top
- rythme général d'une lenteur absolue, je me souviens même plus s'il y a de la musique dans ce jeu tellement c'est calme !
J'en retiendrai quand même du bon:
- des paysages splendides
- background intéressant
- la santé des persos qui est aussi leur force d'attaque
les choix sont justement très bien écrits c'est pas "noir ou blanc"
pour le rythme je l'ai trouvé posé, agréable tout en ne nous faisant pas oublier l'imminence de ce que l'on fuit, ça change de tous ces jeux/films qui ont un rythme très/trop soutenu et dont on ne retient finalement pas grand chose car tout repose sur la mise en scène abrutissante à coup de cascades,d'explosion en séries et de plans stroboscopiques.
et la musique est juste excellente et très bien intégrée.
mais bon l'univers crée t'as peut être moins parlé qu'a moi