Après un Resident Evil 5 qui traînait derrière lui le fardeau d'une maniabilité d'un autre âge, Resident Evil 6 a pour ambition de rejoindre les ténors du genre pour se remettre à la page. Gamersyde vous propose de vous faire votre propre idée en découvrant une ribambelle de vidéos maison tirées de la version Xbox 360. On en profite tout de même pour vous dire ce que nous en pensons. Retour en grâce ou haute trahison ? La réponse à l'intérieur, dans nos premières impressions détaillées.
Lors de la sortie de Resident Evil 5, la beauté de ses graphismes n'avait d'égal que la vétusté de ses contrôles. Archaïques au possible, les déplacements de Chris et Sheeva faisaient peine à voir par rapport à ceux de Marcus et Drake. Malgré l'ajout du straf et, dans certains passages, d'un système de couverture très maladroit, le jeu de Capcom avait décidément du mal à vivre avec son temps. Pour se consoler, le jeu affichait des paysages à tomber, baignés de la lumière chaude de l'Afrique, et une coéquipière belle à se damner. Trois ans plus tard, Resident Evil 6 ose bousculer un peu les préceptes de la série pour tenir la dragée haute aux nouvelles références du genre. Pour ce faire, trois scénarios distincts mettant en scène six personnages différents, dans des ambiances également propres à chacun. On suivra donc Leon et Helena, Chris et Piers, et enfin Jake et Sherry dans une apocalypse annoncée dès le prologue du jeu.
Révolution dans un Resident Evil (si l'on excepte le spin-off Operation Raccoon City), on peut enfin se déplacer en tirant, hallelujah ! Malheureusement, on ne peut pas vraiment encore crier sa pleine satisfaction tant la maniabilité manque de précision et de fluidité, la faute notamment à une gestion des impacts un peu capricieuse. Si l'on finit par se faire à la focale de la caméra trop proche du personnage, sa tendance légèrement parkinsonienne ne rend pas l'évolution dans les décors très agréable, et c'est encore pire pendant certains combats en espace confiné. L'impression de diriger un tank s'est certes un peu estompée, mais on est encore loin des canons du genre. Autre raison d'être déçu, les interactions très limitées avec l'environnement, puisqu'on butera régulièrement sur des éléments du décor cloués au sol, outils malheureux d'un level design paresseux. La douche froide ne s'arrête cependant pas là.
Graphiquement, comment expliquer qu'aujourd'hui encore l'épisode précédent paraît plus abouti ? Resident Evil 6 a beau profiter d'effets de lumière réussis et de personnages parfaitement modélisés, on ne peut se satisfaire de la pauvreté de la plupart des textures habillant le jeu. Des textures pourtant habilement dissimulées dans la pénombre ambiante, un autre point qui en agacera certains tant on n'y voit goutte. Pourtant, à défaut d'être très originaux, les décors traversés se veulent assez variés et ils parviennent sans mal à dégager une atmosphère efficace. On arpente donc d'abord les couloirs d'une faculté américaine, les rames souterraines du métro, avant de se retrouver acculé dans une boutique d'armes à feu avec d'autres survivants. Quelques exemples qui montrent l'envie de Capcom de proposer une aventure rythmée et haletante.
Du huit-clos quasi intimiste qu'était le premier volet à sa suite directe, plus tournée vers l'action, on pouvait déjà sentir un léger glissement dans une direction plus tape-à-l’œil. Une évolution que les fans de la première heure voyaient pourtant comme une bonne chose à l'époque. Depuis le quatrième opus, le virage entrepris est déjà beaucoup plus discuté, tant à cause d'un bestiaire moins tourné vers les zombies que par un côté grand spectacle de plus en plus proche des longs métrages. Resident Evil 6 poursuit sur cette lancée, non sans essayer de rallier les nostalgiques des premiers jeux en proposant une aventure plus horrifique avec Leon et Helena. Reste que les moyens utilisés dans cette suite sont enfin à la hauteur des ambitions apocalyptiques du scénario. On avait en effet rarement vu un Resident Evil retranscrire aussi bien tout le chaos d'une épidémie à grande échelle - à l'exception du numéro 2, la majeure partie des épisodes de la série avaient pour cadre des zones très isolées (bases, petits villages, etc.).
Alors, oui, les situations rencontrées versent bien trop dans les clichés du film catastrophe d'horreur, comme si Capcom avait tenu à remplir un cahier des charges précis pour satisfaire le lecteur de Mad Movies en manque de séries B. Oui, elles sont l'occasion d'user des mêmes ficelles que celles qui ont fait la renommée des deux volets précédents, comme cette séquence qui oblige à tenir le siège en repoussant les assauts de plus en plus massifs de zombies affamés dans le scénario de Leon. Mais finalement, cela fonctionne bien, à condition de passer outre les problèmes de maniabilité dont nous parlions plus haut. Mais cette surenchère de moments forts laisse également transparaître certains écueils du gameplay, dont le manque ponctuel de munitions dans les passages où les combats ne peuvent être évités. On se retrouve alors à abuser du corps à corps, ce qui n'aurait rien de problématique s'il n'était pas aussi imprécis et aléatoire que le reste.
Ambiance cinématographique oblige, le jeu abuse évidemment de QTE, ce qui donne parfois lieu à des cinématiques très grossièrement déguisées en phases de gameplay. On pense par exemple à la scène du prologue pendant laquelle Leon doit prendre les jambes à son coup pour éviter de brûler vif dans l'explosion d'un avion à réaction. Il faut aussi jouer du stick lorsqu'un zombie un peu trop collant vous agrippe, quand ça ne sera pas le bouton A (ou X sur PS3) qu'il faudra marteler sauvagement. Sans être excessivement difficiles, les premières heures de jeu permettent néanmoins de se rendre compte que la vie file très rapidement si l'on n'y prend pas garde. Pensez donc bien à fouiller votre (statique) environnement à la recherche des inévitables plantes (vertes et rouges) et/ou sprays de soin. On se rend d'ailleurs assez vite compte qu'en dépit de certaines améliorations, l'empreinte des épisodes 4 et 5 est encore très visible dans cette nouvelle itération. Une constatation qui nous incite d'ailleurs à penser que le jeu trouvera obligatoirement son public, en dépit de ses nombreux défauts.
Tous les commentaires (10)
Sympa la dédicase à Shura.;)
Plutôt d'accord sur l'avis, un épisode vraiment étrange, où on peut passer en cinq minutes de "hey, sympa ce passage !" à "bon sang, c'est nul !".
Capcom a du pain sur la planche pour l'avenir de la série.
Hum, je me dis que je pourrais aimer, faudrais que je test la démo tiens^^ mais bon, comme j'ai bien d'autres priorités que lui, même si je trouve la démo potable, peu de chance que je me jette dessus.
JE VEUX UN REBIRTH HD !!!!!!!!
On passe à autre chose, les (vrais) bons jeux, ça va pas manquer ces 3 prochains mois !