La sortie de Kingdom Come: Deliverance ne sera pas passée inaperçue, entre les excès d'enthousiasme et les levées de boucliers contre le manque de finition global du titre, difficile de ne pas en avoir entendu parler, en bien comme en mal. La rédaction de Gamersyde n'a certes pas eu le temps de boucler l'aventure depuis le live de la semaine dernière, mais l'envie de partager avec vous quelques impressions plus détaillées se faisant sentir, voici un petit morceau de pre-review à consommer sans modération. On invite les acheteurs du jeu à faire de même dans les commentaires.
Dans le monde de Kingdom Come: Deliverance, rien n’est jamais simple, ni pour Henry, le personnage principal qui voit ses parents se faire massacrer devant ses yeux, ni pour le joueur qui se retrouve confronté à des difficultés multiples et variées. Pour commencer, il y a les habituels bugs des jeux en monde ouvert : des vaches qui s’escriment à vouloir passer à travers une clôture en bois, ce noble qui, au lieu de contourner un cheval sur son chemin, monte dessus d’un côté pour en redescendre de l’autre, ou ce seigneur qui se retrouve nu comme un ver (mais amputé de son sexe tout de même pour ne pas trop choquer ses courtisanes) au beau milieu de son château. Ces petites maladresses rigolotes, on en a aujourd'hui suffisamment l’habitude pour en rire, mais le jeu de Warhorse Studios n’est pas toujours drôle quand il décide de nous jouer de mauvais tours. Quêtes impossibles à valider, personnage principal coincé dans une maison car incapable de repasser par une porte, escaliers récalcitrants qui obligent Henry à s’accroupir et à sauter comme un idiot pour en atteindre le haut très péniblement, les bugs peuvent malheureusement être bien plus lourds de conséquences qu’une simple perte d'immersion.
D’autant que Kingdom Come ne sauvegarde la partie automatiquement qu’en de très rares occasions, lorsque l'on accepte une nouvelle mission ou que l'on parvient à en terminer une. Problème, pour éviter de rendre le jeu trop facile et pour forcer le joueur à assumer ses choix et ses échecs, le studio tchèque a particulièrement limité le système de sauvegarde manuelle. Dormir dans certains lits (ceux qui vous sont gracieusement offerts par vos hôtes, ceux des auberges que vous payez et, plus rarement, ceux que vous trouverez sur votre route au détour d'un camp de fortune) permettra de le faire, mais attendre que le temps passe, comme dans un Elder Scrolls ou un Fallout, non. Dernière possibilité pour enregistrer sa progression, boire une flasque de schnaps, assez onéreuse à l’achat, mais qu’il est tout de même possible de préparer soi-même grâce à l’alchimie. De ce fait, il est assez fréquent de jouer plusieurs heures sans pouvoir sauvegarder, aussi, une malencontreuse rencontre avec un bug bloquant ou des bandits de grand chemin bien mieux équipés que nous - qui ont aussi tendance à attaquer en groupe pour ne nous laisser aucune chance de survie - peut rapidement engendrer un sentiment de frustration exacerbé.
Maintenant, il convient aussi de relativiser quelque peu tout le tapage qui a pu être fait autour de la finition relative du titre, problème qui entache aussi régulièrement d'autres grandes séries de jeux en monde ouvert. S’il est indéniable que les expériences malheureuses de certains sont une triste réalité, notamment quand on arrive à un stade plus avancé de l’aventure principale, il faut toutefois préciser qu’en plus d’une quarantaine d’heures de jeu cumulées (entre Miguel et moi essentiellement, Davton ayant joué de malchance dès le départ), la rédaction de Gamersyde n’a pour l’instant pas eu à souffrir de plus de deux bugs réellement pénalisants. Coup de chance ? Avancée dans l’intrigue pas assez poussée ? Peut-être, mais au delà de l’existence avérée de ces problèmes, Kingdom Come possède ce petit truc en plus qui fait que l’on a toujours envie d’y revenir. Au point de nous pousser à reprendre une partie de zéro sur Xbox One X pendant les vacances familiales en terres bretonnes, en attendant de pouvoir retrouver notre version PC d’ici une semaine. On est accroc passionné ou on ne l'est pas.
L’une de ces raisons qui rend le jeu de Warhorse Studios si addictif, c’est son univers hyper réaliste, sa mise en scène léchée et son histoire. Si le personnage principal peut sembler un peu inintéressant de prime abord, il devient de plus en plus attachant à mesure que l’on progresse dans l’aventure. Peu avare en dialogues, Kingdom Come profite d’une écriture soignée qui rend chaque scène cinématique très agréable à suivre, ce sentiment étant amplifié grâce au travail colossal réalisé sur le placement des caméras et la mise en scène très cinématographique. Un simple échange entre père et fils parvient donc à captiver le joueur bien plus que de nombreuses cutscenes se voulant pourtant épiques dans certains titres à gros budget. Le soin apporté à la restitution du royaume de Bohême du quinzième siècle est de plus assez incroyable, même s’il n’est à priori pas totalement fidèle à la réalité de l'époque, quoi qu’en disent les développeurs.
Ceci étant dit, les différentes castes sociales, leurs interactions les unes avec les autres, les costumes, les armes et armures, tout est là pour rappeler leur passion pour la période et leur envie de l’offrir au joueur de la manière la plus crédible possible. Ce souci du détail ne s’arrête d’ailleurs pas au seul cadre historique. Chaque petit chemin de terre arpenté semble tout droit sorti d’un Petit Illustré consacré à la campagne bohémienne du temps jadis. Chaque sous-bois donne l’impression de participer au rituel de la sortie dominicale de la cueillette de champignons en famille avant d’en profiter autour d’un bon repas. Chaque village s’intègre parfaitement dans les paysages bucoliques traversés, la carte de 16 km2 offrant toujours quelque chose de nouveau à voir, un trésor caché à découvrir, ou une rencontre aléatoire à faire au hasard d’une route.
Car en effet, à la manière d’un Red Dead Redemption, Kingdom Come saupoudre son open world de petits événements anodins qui participent grandement au sentiment d’immersion. Un mendiant ayant besoin de bandages pour ses pieds nus, un chevalier à la recherche d’un candidat pour se battre en duel avec lui, un homme ou une femme embusqué/e qui surgit quand vous êtes en train de dépecer un chevreuil mort trouvé sur votre route, un homme penché sur le corps d'une femme égorgée, les situations semblent assez variées. Il reste néanmoins encore une inconnue à ce jour, leur nombre total, qui conditionnera évidemment la rapidité avec laquelle l'inévitable sentiment de routine viendra s’installer à un moment ou à un autre. Car attention, ces rencontres peuvent également avoir lieu lorsque l’on opte pour le voyage rapide.
En voilà d’ailleurs une autre originalité, quand on compare Kingdom Come à tous les autres titres open world. Alors que la règle immuable instaurée depuis des lustres est de garantir au joueur un trajet sécurisé en optant pour le fast travel, Warhorse Studios vient surprendre son monde en autorisant le jeu à interrompre ledit voyage, alors que le personnage se déplace sur la carte à la manière d’un petit pion. Dans le cas d’une découverte (un corps par exemple), il est possible de s’arrêter ou de contourner la zone sans devoir quitter la carte, mais s’il s’agit d’une attaque surprise, vous serez obligé de repasser en phase de jeu pour affronter votre adversaire ou tenter de vous enfuir. Un pari osé pour le studio, qui offre donc un choix cornélien : faire le chemin soi-même, ce qui demande plus de temps, mais permet éventuellement de repérer les bandits de loin pour mieux les contourner, ou gagner de précieuses minutes via le fast travel au risque de tomber dans une embuscade. Cette seconde alternative peut néanmoins être rendue plus sûre grâce à une compétence donnant à Henry une meilleure visibilité des environs quand il se déplace sur la carte - ce qui lui laisse le temps de s’arrêter avant de croiser de vils gredins. Une aptitude parmi de nombreuses autres, qui pousse la dimension RPG bien plus loin que dans bien des jeux du genre. La fiche du personnage est en effet une vraie mine d’or pour qui aime donner à son expérience une saveur véritablement unique.
Dans l'onglet principal, on retrouve les différentes statistiques usuelles que l'on s'attend à trouver dans tout bon RPG : la vitalité, la force, l'agilité, l'éloquence, ce à quoi s’ajoutent le charme, la visibilité, l'équivoque (qui mesure l’efficacité avec laquelle le personnage peut se fondre dans son environnement), le bruit et la vitesse. Comme dans Oblivion, on progresse dans les quatre premières (et la statistique de niveau principal) grâce à la pratique des “activités” qui y sont liées. Ainsi, sprinter régulièrement maintiendra Henry dans une bonne forme physique qui lui permettra de prendre des niveaux de vitalité. Un second et un troisième onglet viennent compléter la liste des nombreuses possibilités de personnalisation, ces capacités demandant elles aussi de les mettre en pratique pour les faire évoluer. Il y a d’un côté les capacités liées au combat (attaque, défense, arc, épée, hache, massue, mains nues) et de l’autre tout ce qui touche à des compétences plus spécifiques (alchimie, alcool, chasse, crochetage, entretien, équitation, furtivité, herboristerie, lecture et vol à la tire). Le crochetage de serrures pourra par exemple gagner en efficacité avec le temps, mais il vous faudra aussi payer quelques cours auprès du meunier de Rattay qui, moyennant quelques pièces, vous permettra d’acquérir une meilleure technique à chaque grand palier d’expérience atteint. D’autres professeurs vous prodigueront des conseils payants pour améliorer votre furtivité, pour apprendre à lire, à chasser, etc. Notez que le cheval a même droit à son onglet dédié, le niveau d'équitation du héros pouvant lui aussi s'améliorer avec le temps.
Comme si cela ne suffisait pas, presque toutes ces compétences donnent accès à des perks spécifiques qui se débloquent en fonction de votre niveau de maîtrise dans l’aptitude elle-même, des capacités supplémentaires parmi lesquelles on est régulièrement amené à faire son marché. La compétence d’éloquence peut ainsi être fortifiée auprès des pauvres ou des nobles, mais vous ne pourrez toutefois pas opter pour les deux. Pour le crochetage, il est possible de renforcer la résistance de ses crochets, ou, en cas de réussite, d’accroître vos chances de récupérer ceux qui auraient pu casser pendant l'opération. En améliorant votre aptitude d'entretien, réparer vos bottes vous-même vous gratifiera d'un bonus d'endurance de 20% vous permettant de courir plus longtemps. Trois exemples parmi une longue liste de modifications que l'on peut apporter au héros, ce qui devrait maintenir la motivation du joueur intacte du début à la fin de l'aventure. Alors que l’on aurait pu craindre qu’une telle profusion d’options ne finisse par nous perdre, il n’en est finalement rien, même s’il est vrai que tout n’est pas toujours expliqué assez clairement dans le jeu. Autant il est plutôt de bon goût de ne pas trop guider le joueur au cours des diverses missions, autant un petit tutoriel posé dédié à la montée en expérience n'aurait pas été de trop.
En marge de la quête principale, il existe évidemment bien des manières de faire progresser le jeune Henry, à commencer par les nombreuses quêtes annexes disponibles sur la carte du royaume. De ce que nous avons pu en voir, elles font aussi preuve d’une certaine originalité, que ce soit dans l’objectif lui-même (capturer trois rossignols en les repérant à leur cri dans la forêt) que dans ce qu’elles nous racontent (retrouver la belle famille d’une veuve éplorée dont le mari vient d’être exécuté par le bourreau, qui s’est lui-même porté volontaire pour héberger la pauvre femme dont il est amoureux depuis des années). Les meuniers du royaume vous amèneront à devenir un véritable Arsène Lupin du Moyen-Âge, une gente dame vous demandera d’aller récupérer diverses choses pour l’organisation d’un mariage, le bailli local vous chargera de choisir les bonnes personnes pour des emplois précis, etc. Et puis il est également possible de passer le temps en affrontant un adversaire aux dés par exemple, un mini-jeu basé sur le hasard, le risque et qui requiert un minimum de stratégie. Sympathique. À moins que vous ne préfériez boire plus que de raison à la taverne du coin, l’alcool ayant des vertus plutôt intéressantes tant que l’on n’en abuse pas trop. Les plus aventuriers préféreront partir à la recherche d'un trésor indiqué sommairement sur une carte dessinée à la main, tandis que les romantiques en mal d'amour pourront tenter de faire la cour à une jeune et jolie damoiselle.
Les missions principales sont quant à elle plutôt engageantes dans l'ensemble, du moins d'après ce que nous avons pu en voir jusqu'à maintenant. Après la mort de ses parents et la perte de la dernière épée forgée par son père, Henry de Skalice (le nom de la ville d'où il est originaire) part en quête de vengeance et d'honneur. Avant de pouvoir espérer parvenir à son but, il va d'abord être obligé de se former à l'art du combat ainsi qu'à quelques autres disciplines au passage. Les amateurs d'histoire devront par contre préparer le terrain pour que leur suspension consentie de l'incrédulité ne soit pas trop mise à mal, le jeune héros passant très rapidement du statut d'apprenti forgeron à celui de chevalier en devenir (un changement social inenvisageable à l'époque). Contrairement à l'ensemble des histoires écrites pour les jeux vidéo, on ne joue cependant pas un être élu destiné à réaliser les plus grands exploits. Les missions suivent donc souvent cette logique, en obligeant Henry à accompagner le futur suzerain de Rattay à une partie de chasse durant laquelle il lui servira de laquais, ou en réglant les conflits entre les habitants de la ville et les réfugiés de Skalice. Bien sûr, certaines quêtes seront plus directement liées à l'avancée de sa quête personnelle, comme l'enquête autour du haras de Neuhof, attaqué sauvagement pendant la nuit, séquence déjà montrée par les développeurs à l'occasion d'une vidéo officielle. En un mot comme en cent, la variété est bel et bien au rendez-vous.
Le réalisme recherché par Warhorse Studios se retrouve aussi dans tout l’aspect simulation de vie du jeu. En effet, là où, dans de nombreux autres titres du genre, le sommeil sert d’excuse pour proposer une simple solution de sauvegarde au joueur, il fait ici partie intégrante du gameplay. Ne pas dormir régulièrement peut donc avoir de fâcheuses conséquences sur la santé du héros, qui sera de moins en moins en forme s'il a la fâcheuse idée de trop tirer sur la corde. Il verra donc la taille maximum de ses jauges d’endurance et de santé diminuer petit à petit s’il ne prend pas quelques heures pour se reposer et reprendre des forces. Toujours dans cette même optique de rendre l'expérience crédible, il faudra faire attention à ne pas laisser le jeune forgeron mourir de faim, sous peine de le voir aussi souffrir de quelques malus handicapants. Problème, les aliments récoltés (légumes, pain, plats divers, etc.) ou les animaux chassés ne peuvent se conserver éternellement, et doivent donc être consommés avant une date limite. Pour ne pas rendre cet aspect du jeu trop contraignant, les développeurs ont néanmoins fait une petite entorse au réalisme en disposant un peu partout des marmites de nourriture cuisant à feu doux dans les camps traversés ou les maisons visitées. On pourrait presque regretter ce choix tant il va à l’encontre de toute la philosophie hardcore du jeu, mais il est tellement pratique au bout du compte que l'on préfère fermer les yeux et en faire bon usage dès que c'est possible.
Autre donnée importante à prendre en compte dans Kingdom Come, l’importance de la propreté, qui vient au passage faire taire les idées reçues sur la place qui était accordée à l’hygiène à l’époque médiévale. Ne pas se laver régulièrement affectera obligatoirement la qualité de vos échanges avec vos interlocuteurs, en faisant baisser votre charisme. S’il existe une capacité qui rend vos odeurs corporelles irrésistibles pour la gente féminine, d’une manière générale, sentir mauvais ne mettra pas la population dans de bonnes dispositions à votre égard. De même, déambuler dans les rues couvert de sang ou blessé aura plutôt tendance à vous faire craindre des autres, ce qui ne vous facilitera pas forcément la tâche. Pour discuter avec un noble dans les meilleures conditions, il vaudra donc mieux opter pour un soin du corps intégral et la garde robe adéquate, mais cela vous permettra aussi d’impressionner plus facilement les serfs. Il existe donc une tenue pour chaque situation, une armure n’étant par exemple pas idéale pour partir à la chasse ou s’introduire discrètement quelque part. L'équipement revêt alors une importance capitale qui oblige à adapter son habillement à ses besoins du moment. Attention cependant car en combat, l’usure de vos armes et armures sera également à surveiller, les réparations (chez un commerçant ou grâce à un kit spécial) coûtant relativement cher. N’oubliez pas non plus d’aiguiser vos lames dès que vous en aurez l'occasion, ce qui permet de prendre part à un autre mini-jeu.
Enfin, les fans invétérés de Shenmue seront très certainement ravis de retrouver le même soin apporté à la création d'un monde vivant cohérent. Chaque personnage non joueur possède effectivement un emploi du temps bien précis qu'il va suivre toute la journée, jusqu'au moment où il lui faudra aller se coucher. Cela veut dire que vous croiserez assez logiquement beaucoup moins de monde la nuit, et que vos tentatives nocturnes d'entrée par effraction devront tenir compte de la présence endormie des propriétaires des lieux, le moindre bruit pouvant les enlever des bras de Morphée. Mais l'impression de vie qui se dégage ne tient pas uniquement aux interactions possibles du héros avec le reste de la population, car les PNJs vivent leur vie de leur côté, vont faire leurs courses, donnent de l'argent aux mendiants ou vont prier à l'église. Des petits détails qui viennent renforcer l'immersion une fois de plus, même si l'on regrette parfois le manque de monde dans les rues des plus grandes villes. La nature a également son rôle à jouer dans la mise en place d'un écosystème crédible. Aux abords des zones habitées, on croise surtout des vaches, des chevaux ou des chiens, ces derniers ne manquant d'ailleurs pas d'aboyer sur notre passage. En forêt, on tombera régulièrement sur des lapins, des chevreuils ou des sangliers, que l'on pourra (ou non) chasser. On apprécie également le fait de pouvoir entendre (puis voir) les envolées soudaines de corbeaux apeurés par notre présence lors de nos petites promenades forestières.
Un mot rapide sur un aspect plus optionnel de l’expérience offerte par Kingdom Come, à savoir sa dimension pédagogique et instructive. Mass Effect avait réussi à passionner bon nombre de ses adeptes en proposant une encyclopédie complète détaillant chaque composante de son univers unique. Warhorse Studios n'a pas hésité à emprunter cette même idée du codex pour détailler plus posément le contexte social et historique du royaume de Bohême au quinzième siècle. Ainsi, il est possible d’en apprendre un peu plus sur les us et coutumes de l'époque, mais aussi sur les évènements historiques qui encadrent l’intrigue fictive du jeu. Pour ne rien gâcher, les (courtes) pages d’écriture sont décorées dans un style artistique en accord avec la période dépeinte, tout comme la sublime carte du jeu d’ailleurs. On reste cependant assez loin en termes de portée didactique et pédagogique de ce que l’éditeur français Ubisoft compte nous proposer incessamment sous peu dans Assassin’s Creed Origins, mais on apprécie l’effort tout de même. Reste à savoir que faire de toute la polémique encadrant le jeu, suite aux déclarations de certains membres de l’équipe de développement, vis à vis de l’absence de métissage dans le jeu notamment. Une question à laquelle nous n'avons malheureusement pas de réponse à apporter.
Bugs mis à part, l'expérience Kingdom Come est-elle suffisamment parfaite pour qu'on lui pardonne ses écarts de fonctionnement ? Eh bien non, car le jeu est trop souvent victime de problèmes techniques révélant un manque évident de finition, mais il comporte aussi un certain nombre d’inexactitudes assez surprenantes. Puisque nous avons déjà évoqué les performances fluctuantes du titre sur PC (c'est un peu moins le cas sur consoles), nous n’allons pas forcément en remettre une seconde couche ici-même. Oui, le jeu souffre de ralentissements, dans les zones plus urbaines essentiellement, et que vous soyez équipé d’un monstre de puissance ou non n’y changera rien. Peut-être plus gênant pour l’immersion sur Xbox One X, le pop-in très violent concerne aussi bien le décor (arbres, façades de bâtiments, PNJ etc.) que les vêtements des personnages que vous croisez. Il ne sera donc pas rare d’apercevoir le meunier de Rattay sans sa coiffe alors qu'il se trouve à quelques mètres de vous à peine, pour la voir soudainement apparaître comme par magie en vous approchant de lui. Assassin’s Creed Unity avait déjà inauguré le phénomène en son temps, mais il avait pour lui un nombre de passants affiché autrement plus impressionnant. Le placement erratique de certains personnages lors des phases de dialogue peut aussi ponctuellement venir nuire à l’immersion, et comment ne pas aussi mentionner les difficultés posées par les balades à cheval en dehors des sentiers battus, le fidèle destrier ayant une nette tendance à buter sur le moindre petit relief de la carte.
Au delà des errements liés à la partie technique, Kindgom Come n’est pas non plus exempt de défauts quand on s’intéresse à la cohérence de son monde. En se promenant dans la ville de Rattay de nuit par exemple, on nous explique qu’il est interdit de le faire sans s'être muni d'une torche, alors même que les passants le font sans jamais en être inquiétés. Il est également surprenant de croiser des voyageurs errant au beau milieu de la nuit sans la moindre torche pour s'éclairer. Pourtant, à l’inverse de bien des jeux disposant d’un cycle jour/nuit, l’obscurité ambiante impose l’utilisation d’une source lumineuse pour se déplacer. De plus, il nous paraît assez peu probable qu’un voyageur solitaire ait pu avoir envie de risquer sa vie en se déplaçant de nuit à une époque où les bandits de grand chemin devaient pulluler sur les routes. Autre exemple, à l’issue d’une mission principale qui nous demandait de faire fermer la taverne locale à cause du couvre-feu, nous avons constaté que des PNJs continuaient de déambuler dans la zone malgré tout. Étrange ou incohérent, c’est selon. Une dernière bizarrerie pour la route, le gibier que l'on chasse ne réagit pas lorsque l'on crible la zone de flèches autour de lui parce que l'on n'est pas fichu de faire mouche à trois mètres. Alors d'accord, cela nous arrange bien vu notre niveau au tir, mais cela reste peu réaliste.
Tous les commentaires (20)
Et effectivement ça passe ou ça casse, Puyo ayant eut un peu la même réaction que Davton :p.
Sacré article Drift! Qui aidera surement les indécis à y voir plus clair.
Même avec le casque sur la tête j'entends la console souffler :/
D'autant plus dommage que le jeu est vraiment sympa et original malgré ses imperfections
GTB : merci ! :)
En tout cas c'est bien fun de déchiffrer le texte quand les lettres sont mélangées car mon perso ne sait pas encore lire, l'idée est excellente :D
Pour le fun j'ai fait des Schnaps du sauveur et en deux essais ça en a fait 5 en tout (2 puis 3), ça se revend bien en plus, et les plantes ne sont pas difficiles à trouver.
Par contre moi je les fait un par un les schnapps bizarre ! Bah la belladone hormi l'acheter je n'en ai pas encore trouver dans la nature
Oui des bug d'affichage de syncro labiale et de bande audio qui disparait mais rien de très grave.
Pour ma part bonne surprise je conseille au fans qui aiment le genre et qui pourront pardonner une finition moyenne...
...peut être améliorée par de futur patchs.
Wait and see.
Tu viens de me le vendre la Drift ^^
Si d'autres jeux font moins chauffer la console, c'est qu'ils utilisent moins de ressources c'est tout (souvent bridés par un framerate cible donc la limite CPU ou GPU est rarement atteinte).
Et pour info, sur X il tourne en 1440p et sur Pro en 1080p.
Il me semble que de plus jolis jeux tourne sur console sans pour autant les essouffler.