Licence inusable du RPG japonais, la série des Atelier a toujours habilement mêlé alchimie et jeu de rôles, et nous avait notamment offert une sympathique trilogie sur Playstation 2. Quatrième épisode à sortir sur Playstation 3, Atelier Ayesha : The Alchemist of Dusk reste fidèle à l'orientation kawaï prise sur la console HD de Sony, pour un résultat pour le moins mitigé. Tout de suite, nos impressions !
Depuis la mort de sa sœur Nio, Ayesha vit seule dans sa petite maison isolée, avec pour unique compagnie sa vache bleue. Son quotidien d'alchimiste est soudainement bouleversé par l'irruption d'un mystérieux vieil homme moustachu qui lui apprend que sa sœur est bien vivante. Ni une ni deux, Ayesha empaquette son chaudron et part en voyage avec sa vache à la recherche de Nio, dans une aventure au rythme désespérément soporifique ponctuée de cut-scenes mollassonnes. Cette dernière phrase peut paraître sévère, mais elle n'est malheureusement que le reflet d'une triste réalité : la narration d'Atelier Ayesha est ratée, constituée de dialogues longs et mous, et échoue à impliquer le joueur dans une histoire pourtant non dénuée d'intérêt. On n'échappe pas non plus aux stéréotypes les plus éculés du RPG japonais ; de l'héroïne cruche au vieux sage mystérieux, en passant par la jeune fille pleine de vie et la peste de service, tous les clichés répondent présents, avec une absence totale de recul ou d'un quelconque second degré qui fait froid dans le dos. De plus, l'étrange mélange de thèmes matures ou graves avec des gags fan service aussi fins qu'un brontosaure en costume de gothic lolita laisse perplexe sur l'orientation voulue par les développeurs.
Le gameplay se montre quant à lui un peu plus inspiré, même si la formule reste globalement inchangée. Les combats au tour par tour sont un poil moins lents et plus techniques que dans les précédents opus, avec une gestion du placement des combattants intéressante et un système d'utilisation d'objets s'étoffant au fil de la progression. Si Ayesha affrontera sa première créature toute seule, elle pourra très vite compter sur les protagonistes rencontrés en chemin pour l'épauler, l'équipe ne pouvant toutefois contenir que trois personnages au maximum. Les systèmes d'alchimie et de récolte d'ingrédients, limités mais sympathiques, sont toujours de la partie, ainsi que la gestion serrée du calendrier. Il ne faudra en effet pas perdre de temps à papillonner inutilement, les requêtes d'alchimie comportant des dates butoirs à respecter. Un aspect original qui peut plaire comme déplaire aux joueurs friands d'exploration et de balades, qui risquent de se sentir très vite frustrés par ce carcan temporel... d'autant que le monde est vaste et les indications de destinations assez vagues ! Le contenu reste néanmoins au rendez-vous, avec nombre de quêtes annexes et des idées originales comme les "points de mémoire" à glaner lors du périple d'Ayesha, indispensables pour booster ses capacités et celles de ses acolytes.
Sur le plan graphique, là encore, la déception est de mise. Les modèles des personnages se montrent certes fins et détaillés avec un rendu très dessin animé, mais les décors sont modélisés dans une 3D plus que sommaire, aux textures floues et à la modélisation géométrique. Ce triste constat n'empêchera pourtant nullement le jeu de ramer fréquemment, de manière totalement aléatoire, l'effet de flou silenthillesque de certains décors et les animations médiocres parachevant un tableau visuel très en deçà des capacités de la PS3. Heureusement, la direction artistique mignonne et travaillée comblera les amateurs de kawaï en tout genre ; on regrette seulement que la partie technique rende aussi peu hommage aux designs. Notons également une palette de couleurs toujours assez terne et triste, marque de fabrique de la série depuis son passage sur PS3.
L'ambiance sonore ne sera hélas pas non plus source de louanges. En effet, entre des doublages anglais très inégaux (voire à la limite du supportable pour l'héroïne) et des ritournelles musicales répétitives et pénibles sur la longueur, la tentation de baisser le son du téléviseur se fait de plus en plus prégnante au fil de la partie. Précisons que les voix japonaises ne sont pas incluses sur le disque (un comble pour un support Bluray), et que les nombreux textes sont intégralement en anglais, et vous comprendrez qu'Atelier Ayesha risque d'avoir bien du mal à trouver son public chez nous, surtout en cette période chargée en sorties de jeux de qualité.
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Donc pas d'achat pour ma part comme pour le Meruru et le Totori