En ce début de semaine consacré à la sortie prochaine de la Playstation Vita, il nous semblait impensable de ne pas réserver une place de choix à l'un des titres les plus impressionnants du line-up du 22 février prochain. Uncharted: Golden Abyss, puisqu'il s'agit évidemment de lui, est donc le premier épisode de la série à avoir droit à sa déclinaison portable. La question était de savoir si le passage du grand écran au petit se sera fait sans trop de heurts. Réponse à l'intérieur !
Comme cela a souvent été le cas par le passé, ce nouveau volet des aventures de Nathan Drake commence in-medias res, alors que notre héros se trouve déjà en bien fâcheuse posture. Un prologue qui sert avant tout de mise en bouche et qui ne tardera pas à laisser la place aux événements ayant amené l'aventurier à cette situation. Fidèle aux versions PS3, le titre de Bend Studio n'est donc pas avare en cinématiques, l'occasion de rencontrer quelques nouveaux personnages très réussis. On retrouve avec plaisir l'humour propre à la série, les remarques empreintes d'ironie teintant les dialogues de leur piquant. La découverte de ces nouvelles relations tend à donner encore plus de profondeur au personnage de Drake, et l'épisode s'inscrit donc en toute logique dans l'univers instauré par la série. Trop peut-être diront certains, tant la structure du jeu rappelle en tous points celle des épisodes précédents (jusqu'à la cité perdue de la fin du jeu). Un point que l'on ne saurait par contre retenir comme un véritable défaut, l'histoire tenant le joueur en haleine jusqu'à son dénouement.
Au doigt et à l’œil
Impressionnant du point de vue technique (mais nous y reviendrons), ce qui étonne surtout avec Golden Abyss, c'est à quel point les sensations de jeu sont identiques à celles ressenties sur PS3. En effet, qu'il s'agisse des contrôles ou du gameplay en lui-même, la transposition sur portable est une véritable réussite. L'impression de vivre une aventure digne d'une grosse production hollywoodienne est donc palpable et n'est jamais ternie par des imprécisions dans le gameplay. Les phases de plateforme, par exemple, sont reproduites à l'identique, ce qui n'a rien de très étonnant compte tenu du fait qu'elles ont toujours été très faciles d'accès. Bien sûr, les développeurs de Bend Studio ne se sont pas contentés de transposer le jeu de Naughty Dogs au format de poche sans y apporter quelques spécificités tirant partie des possibilités offertes par la machine.
Il est par exemple désormais possible de tracer un chemin d'escalade au doigt, permettant alors à Drake de gravir une paroi de façon très fluide. On ne vous cache pas que cela donne clairement plus l'impression d'assister à une cinématique, mais ceci n'étant en rien obligatoire, on laissera à chacun le soin d'en juger une fois le jeu entre les mains. Autre possibilité, celle de "cliquer" sur une zone du décor pour que notre héros la rejoigne d'un bond, ou encore de pencher la PS Vita à droite ou à gauche pour traverser un rondin de bois en équilibre (un gimmick qu'on regrette de voir aussi scripté cependant). Grimper à une corde pourra aussi se faire en "frottant" le pavé tactile arrière de haut en bas (ou inversement), avancer en radeau vous obligera à "caresser" l'écran dans le bon sens, etc. Et si les phases de plateforme ne sont jamais difficiles, on apprécie tout de même l'inclusion plus systématique de petits QTE tactiles de rattrapage pour sauver Drake d'une chute mortelle.
La plus grande crainte quant à la jouabilité d'Uncharted : Golden Abyss concernait la partie action du titre et la maniabilité des séquences de tir. Certes, l'ajout d'un deuxième stick analogique était la promesse d'une ergonomie enfin adaptée, mais encore fallait-il que la sauce prenne. Que vous optiez pour la légère aide à la visée ou non, les combats de ce nouvel épisode ne demandent pas un temps d'adaptation trop long. Il faudra certes un peu de temps avant d'acquérir des réflexes aussi rapides que sur PS3, mais globalement, les sensations viennent rapidement. En plus de l'optionnelle aide à la visée, il est possible d'utiliser la fonction Sixaxis pour corriger son tir (en vue à la troisième personne ou première personne - lorsque Drake utilise un fusil sniper). Le pavé tactile arrière permet également de gérer la fonction zoom des armes à lunette, bien qu'il soit toujours possible de recourir au pavé directionnel.
Peut-être plus contraignant, le corps à corps demande également de se servir de l'écran tactile, celui-ci remplaçant les habituels QTE qui demandaient au joueur d'appuyer sur la bonne touche dans le bon timing. Rien de très compliqué en soi, mais ceci étant obligatoire, on imagine aisément que certains y trouveront quelque chose à redire, ne serait-ce que pour la forme. Comme dans les épisodes précédents, rien ne vous oblige à aborder une zone bien gardée de front. Il est même d'ailleurs conseillé de tenter une premier nettoyage en règle des alentours afin de se faciliter la tâche en cas de faux pas. Si l'IA est parfois un peu indulgente avec le joueur, elle reste sur le qui-vive dans la majorité des situations et n'hésite pas à donner l'alerte (on regrette par contre qu'elle soit toujours aussi résistante aux salves de plomb, même en débardeur). Tout cela permet donc au jeu de varier les rythmes et les plaisirs, ce qui nous amène d'ailleurs à préciser que l'aventure est finalement plus cohérente et mieux construite que celle du troisième épisode.
Cette volonté de proposer des changements de rythme se retrouve dans les énigmes qui ne manquent évidemment pas à l'appel. Très axées sur les fonctionnalités spécifiques à la Vita, elles ont sans doute un peu trop tendance à abuser de certaines ficelles (attendez-vous à frotter un bon nombre de reliques) mais s'inscrivent pourtant très naturellement dans la progression et donnent même une nouvelle dimension à ces passages. Il s'agira parfois de reconstituer les morceaux d'un document à la manière d'un puzzle, ou bien encore d'utiliser le capteur photo pour déchiffrer un message caché en utilisant la lumière du jour. De bonnes idées dans l'ensemble qu'on espère voir approfondies dans la suite qui ne manquera pas de sortir un jour. Les amateurs d'objets cachés seront aussi aux anges tant ceux-ci pullulent dans les 34 (!) chapitres qui composent l'aventure.
Tout ce qui est petit est mignon
Inutile de tourner autour du pot, s'il est un jeu qui prouve d'emblée le potentiel graphique dont la PS Vita est capable, il s'agit bien d'Uncharted : Golden Abyss. Modélisation au top, effets de lumière pourtant plus habitués aux consoles de salon qu'aux "petits" écrans des nomades, bande son aux petits oignons, difficile de faire la fine bouche face à un tel spectacle. Si l'unité géographique de l'aventure aurait pu faire craindre une certaine redondance des environnements, il n'en est rien, et le plaisir de la découverte est sauf. Bend Studio ne s'y est d'ailleurs pas trompé en proposant au joueur de découvrir des points de vue à photographier. Un ajout d'autant plus sympathique qu'il invite assez logiquement à la contemplation des décors. Seul point sur lequel les développeurs devront encore travailler, l'aliasing bien trop marqué. Si celui-ci aura bien sûr plus tendance à ressortir si vous regardez nos vidéos sur grand écran, il reste tout de même un peu trop visible à notre goût. On note aussi quelques ralentissements de temps à autre, mais rien de grave au final au regard de la qualité du reste.
Tous les commentaires (11)
Moi j'attend vraiment un essai par mes soins pour voir la maniabilité du joujou
Par contre merci pour cette review qui me semble bien complète pour comprendre les nouvelles possibilités de la console et ce que je vois me plais bien pour le moment
Apparemment tu n'as pas trouvé l'environnement trop redondant donc ça me rassure sur ce point.
En plus si ce jeu annonce d'ores et déjà une suite, du tout bon!
ps: Bonne review encore une fois :)
Pour répondre à deepbluesea, oui, je trouve qu'avec le recul, il y a une plus grande cohérence dans Golden Abyss, que le rythme est mieux agencé. Peut-être est-ce-dû à la filiation assez nette avec le premier opus, je ne sais pas. Cet avis n'engage évidemment que moi.
Vivement votre dossier.