Licence phare d'Atlus, les Shin Megami Tensei sont souvent l'occasion de découvrir des RPG atypiques et surprenants, dont est issue la série Persona, de loin la plus populaire et appréciée du studio. Arrivé dans notre beau pays avec la dernière vague de gros titres de la Playstation 2, Persona 4 profite de la Vita pour s'offrir un portage idéal pour s'initier aux jeux de rôle mystiques et à l'art de se faire des amis en milieu rural. Une méthode détaillée après le clic !
Lycéen fraîchement débarqué dans la petite ville campagnarde d'Inaba afin d'y passer l'année chez son oncle en l'absence de ses parents, le héros de Persona 4 - c'est à dire vous - verra très vite son quotidien bouleversé par une étrange affaire de meurtres bizarres et inquiétants. Après avoir fait rapidement connaissance avec le volubile Yosuke et la remuante Chié, nos trois adolescents découvriront l'existence d'un curieux monde parallèle accessible en traversant les écrans de télévision, un monde rempli de créatures monstrueuses et où semble reposer la clé de l'énigme. L'éveil du pouvoir des Personas chez nos héros sonnera le véritable début d'un scénario très bien ficelé, riche en révélations, thématiques intéressantes et personnages forts, où les stéréotypes ne seront utilisés que pour être ensuite mieux détournés. L'histoire de Persona 4 suivra donc le fil de l'année scolaire, parsemée de rebondissements de toutes sortes, dont le but ultime sera la résolution de l'énigme et la découverte du vrai coupable. Car plusieurs dénouements vous attendront à la fin de cette aventure : certains dépendent d'ailleurs de vos facultés de déductions, d'autres de décisions cruciales à prendre au moment opportun. On recommande en tout cas chaudement la création de plusieurs fichiers de sauvegarde, bien utile en cas de choix malencontreux et irréversible !
Mon nom est Persona
Le système de combat, quant à lui, se compose d'un classique tour par tour agrémenté néanmoins d'une particularité donnant son nom à la série : les Personas. Sorte d'esprit protecteur des protagonistes (pensez aux Stands de Jojo's Bizarre Adventure), celles-ci permettent non seulement de lancer des sorts, mais régissent également les caractéristiques des personnages, devenant évidemment plus fortes au fil des niveaux et de l'expérience acquise. Si vos courageux frères et sœurs d'armes ne disposent que d'une unique Persona, votre personnage montrera très vite des aptitudes bien spéciales, et disposera de tout un éventail d'invocations qu'il pourra obtenir à l'issue des combats, pour ensuite les fusionner en des entités plus puissantes grâce au mystérieux Igor. Ce dernier étant éternellement lié à la Velvet Room, vous pourrez profiter de vos visites pour y expérimenter vos fusions et consulter le conpendium, votre annuaire personaesque.
Bien évidemment, le niveau des Personas obtenues ainsi ne pourra dépasser celui de votre héros, et il faudra parfois patienter avant d'enfin pouvoir fusionner de puissantes créatures issues de folklores, mythes et religions divers. Les combats en eux-mêmes sont également assez surprenants : foncer dans le tas aboutit généralement à une mort certaine. Il sera nécessaire de jongler habilement entre les différents éléments et faiblesses des adversaires mais aussi de vos personnages. Toute attaque touchant un point faible se solde en effet immédiatement par la possibilité pour l'agresseur de continuer son assaut, pour vous comme pour les ennemis. Un monstre mis à terre pourra de plus être achevé (ou bien endommagé) par la all-out attack, sorte de mêlée où toute votre équipe passera à tabac l'infortunée victime dans une animation très cartoon. Enfin, on ne négligera pas les magies affectant le statut qui, loin d'être là pour faire joli, ont une réelle importance tactique et peuvent souvent faire la différence, notamment lors des - parfois ardus - combats de boss.
Mais attention ! Se rendre dans l'étrange monde de la télévision ne sera pas la seule façon d'augmenter ses capacités guerrières ; la montée en puissance de vos Personas passera également par votre riche quotidien de lycéen, la seconde trouvaille du RPG d'Atlus. Assister aux cours du lycée, se lier d'amitié avec vos camarades, déguster un bol de viande géant au restaurant local, faire des petits boulots : chaque journée de votre avatar virtuel sera bien remplie, et si on ne pourra évidemment pas échapper aux leçons scolaires obligatoires, l'après classe et les jours fériés vous permettront de vous livrer aux activités de votre choix, dans une certaine mesure toutefois. En effet, une unique action suffira pour dévorer la portion de journée concernée, il faudra donc organiser intelligemment son emploi du temps afin d'assurer au maximum le juste équilibre entre liens sociaux, révisions d'examen et boostage de statut.
Les liens sociaux, qu'est-ce donc ? Comme son nom l'indique, ce terme désigne les liens que votre héros pourra entretenir avec un certain nombre d'habitants d'Inaba. Si la plupart se trouvent assez facilement, il faudra passer par des actions spécifiques (adhérer à un club du lycée, prendre un petit job ou encore augmenter les caractéristiques de son statut - via des moyens parfois assez farfelus) afin de tous les dénicher. Chaque lien social sera lié à une arcane spécifique du tarot, à l'image de vos Personas ; progresser dans votre relation augmentera ainsi votre affinité avec l'arcane liée, permettant de fusionner des Personas plus fortes, voire même de puissantes divinités uniques si vous arrivez à maximiser votre lien social. Chaque étape dans la progression d'un lien se caractérisera par un dialogue avec la personne concernée, où il faudra choisir soigneusement les réponses adéquates - à l'image d'un jeu de drague typiquement japonais - afin d'arriver le plus vite possible à la conclusion d'une relation, qui pourra d'ailleurs vous transformer en véritable Don Juan selon les choix effectués avec certaines personnes... les connaisseurs apprécieront !
My Teddie is rich
Du côté des graphismes, pas de miracles, nous sommes devant un jeu Playstation 2 qui ne brillait déjà pas pour sa technique à l'origine, malgré une résolution et des textures bien plus fines ainsi que des temps de chargement réduits, Vita oblige. Mais au delà de la technique pure, ce sont heureusement la direction artistique soignée et les cinématiques en dessin animé de qualité qui prennent le relais et relèguent bien vite cet aspect au second plan. On restera au final plus épaté par les excellents design des différentes Personas que déçu par une réalisation technique moyenne. Il est revanche dommage que l'on ne puisse une fois de plus pas profiter des doublages japonais originaux, les voix anglaises restant cependant de très bonne facture. Quant à la bande son, on se délectera une fois de plus des superbes compositions de Shoji Meguro, mélanges de pop, de musiques électroniques et d'un soupçon de r'n'b, tour à tour entraînantes ou épiques et toujours parfaitement en phase avec l'action.
Des musiques que vous entendrez souvent et longtemps : Persona 4 dispose en effet d'une durée de vie assez monumentale, une première partie se bouclant en moyenne entre quatre vingt et cent heures selon votre volonté d'approfondir donjons et liens sociaux. De plus, cette version Vita se voit agrémentée de contenu supplémentaire rajouté pour l'occasion : lien social et donjon bonus, clips vidéos, artworks et costumes à débloquer, chapitres et cinématiques inédits, Atlus s'est surpassé pour remplir au maximum la cartouche de jeu et attirer ainsi les aficionados de l'opus Playstation 2. Jouabilité et histoire au top, graphismes affinés, durée de vie colossale : le tableau serait-il parfait ? Et bien non, la faute à des textes toujours en anglais, qui privent hélas les joueurs non anglophones d'un des meilleurs RPG de ces dernières années, la quantité de texte conséquente réclamant un niveau assez correct dans la langue de Shakespeare. Mais si vous avez toujours rechigné à vous mettre à l'anglais, la qualité du jeu d'Atlus saura vous y motiver !
Verdict
Tous les commentaires (22)
Merci pour cette review Skiwi ! et des JRPG au tour par tour ça me manque (même si c'est qu'un remake :O)
Ce sera déjà beaucoup plus facile en New Game +, mais ne t'inquiète pas, même en une seule partie, tu as la possibilité de voir et faire beaucoup de choses, tu as quand même un an devant toi, c'est pas rien ^^
Je trouve juste un peut dommage qu'il fasse un remake (d'un tres bon jeu) sur Vista pour avoir (enfin ?) un bon et long jeu a se mettre sous la rétine de cette machine au potentiel ultra sous exploité.
bon, faut que je voie les vidéos !
...de quoi tu parles???
Content que ça te plaise en tout cas, le premier Shin Megami Tensei c'est toujours un grand moment :)