Une fois n’est pas coutume, c’est nous qui nous sommes invités chez Capcom afin de nous essayer à la démo version longue de Resident Evil: Revelations 2. Après un long et périlleux voyage dans la banlieue chic de St Germain en Laye, près de Paris, nous avons mis main basse sur la nouvelle formule de la licence phare crée par Shinji Mikami. Tout en gardant les bases de gameplay bien connues des aficionados des derniers volets de la saga, ce nouvel opus amène tout de même certaines nouveautés non négligeables. Mais passons sans plus attendre aux festivités, en nous rendant sur une île prison bien mystérieuse…
Une bonne dose de Code Veronica, une louchée de RE4 et une pincée de RE5, telle est la recette de ce Revelations 2. L’ambiance est en effet très nettement inspirée du premier Resident Evil en 3D temps réel sorti sur Dreamcast, notre chère Claire Redfield se retrouvant une nouvelle fois dans un cachot sordide sur une île inconnue, dès les premières minutes de jeu. Elle retrouve rapidement sa meilleure amie Moira Burton et toutes deux commencent à explorer la zone. Claire est désormais une dure à cuire, c’est elle qui manipule les armes à feu et bouscule un peu la pauvre Moira qui débute dans la discipline. Cette dernière n’en reste pas moins très utile : sa lampe torche sert en effet de biens des façons, et son pied de biche est utilisé à peu près de la même manière que celui de Gordon Freeman.
Malheureusement pour nous, cette version du jeu ne proposait pas le mode deux joueurs, qui semble pourtant être le gros point fort du titre. Le gameplay asymétrique montre rapidement ses limites en mode solo, notamment quand il faut passer d’un personnage à un autre dans le feu de l’action, afin d’utiliser aux mieux les compétences de chacun. Ceci est essentiellement dû à une certaine lenteur dans la transition entre les deux protagonistes, qui demande au joueur un timing des plus précis pour effectuer les meilleures combinaisons d’attaque. La nervosité des ennemis rappelant ce bon vieux Resident Evil 4, il convient d’avoir des réflexes biens affûtés pour survivre au mieux aux assauts adverses. On finit donc par rester aux commandes de Claire pour abattre les cibles à l’arme à feu. Nul doute que le mode coopération doit se révéler des plus intéressants, mais comme nous n'avons pu nous y essayer, nous ne pouvons en être totalement certains. Ce qui est sûr en revanche, c'est que nous avons diablement hâte de découvrir le titre sous cet angle coopératif.
Claire fait donc parler la poudre et sa capacité à manipuler un couteau lui est également bien utile. Pour ne pas perdre la face, nous avons effectué cette démo en mode de difficulté normal (hors de question de choisir l’autre mode Casual…), ce malgré les avertissements de Capcom sur les conséquences d’un tel choix. Force est de constater que nos hôtes ne nous sous-estimaient pas, car la difficulté est bel et bien au rendez-vous. Des munitions qui se comptent sur les doigts d’une main, des adversaires particulièrement rapides et résistants, la formule idéale pour faire monter le tensiomètre au maximum. Les monstruosités humanoïdes n’ayant que faire d’une balle dans la tête, ils ne subiront qu’un léger étourdissement si vous leur tirez une seule fois entre les deux yeux. Cependant, vous pouvez profiter de ce très court moment de répit pour attaquer au corps-à-corps, un bon moyen d'économiser vos précieuses cartouches ou de tenter d’utiliser le redoutable pied de biche de Moira. Cette dernière action demandera cependant une réactivité sans faille, sous peine de finir agrippé par la créature et de devoir secouer le stick analogique vigoureusement pour vous sortir de ce mauvais pas.
Ne vous y trompez donc pas, ce nouvel opus est placé sous le signe de l'exigence et ne fera aucun cadeau au joueur qui cherche le challenge. Même les précieuses herbes vertes exigent quelques secondes de chargement pour être consommées, il est donc délicat de les utiliser au beau milieu d’un combat. Qu’en est-il de la lampe torche de Moira me direz-vous ? Pendant l’action, vous pouvez concentrer le rayon lumineux dans les yeux de l’ennemi afin de l’éblouir et de profiter de sa confusion pour tenter de l’achever. Une fonction qui sera probablement particulièrement utile en coopération, mais qui pourrait également peut-être trop faciliter les combats. On peut en effet se demander si le choix de rendre le monstre totalement vulnérable à toutes les attaques lorsqu'il est ébloui ne risque pas de nuire au challenge à deux joueurs. En dehors des assauts, cette lampe sert aussi à identifier les divers objets présents sur le terrain. À la manière du scanner Genesis du premier Revelations, vous ne pourrez ramasser ces objets qu’une fois que Moira les aura éclairés.
Gameplay Resident Evilien oblige, les déplacements lors des combats sont toujours un peu patauds et on rage un peu sur le manque de rapidité de Claire en mode visée face aux monstres qui se ruent sur elle. Grande nouveauté cependant, il est désormais possible de faire des roulades pour échapper aux attaques adverses. Une bonne bouffée d’air frais qui permet de souffler un peu avant de ré-attaquer, mais surtout un mouvement qui manquait depuis longtemps à la série. Du point de vue de l’ambiance, nos conditions de jeu n’étaient pas idéales pour avoir la meilleure immersion possible. Ceci étant dit, l’apparition brusque de certains ennemis à l’angle d’un couloir, d’une pièce ou même derrière vous, provoquera moult sursauts. Pour le reste, la recette classique du survival horror est de sortie, avec ses sons inquiétants et ses environnements urbains désaffectés. La démo mettait également l’accent sur le mystérieux bracelet que portent nos deux héroïnes, bracelet qui a notamment la capacité de changer de couleur en fonction du niveau de peur de son porteur. Reste à savoir si cela va avoir une implication dans le gameplay lui-même…
Techniquement, cette démo n’a laissé apparaître aucun défaut majeur, la map présentée ici étant très cloisonnée et donc probablement peu gourmande en ressources. Nous n'avons constaté aucune trace d’aliasing ou de tearing, ni aucune baisse de framerate pour venir ternir l'expérience de jeu. À souligner, l'utilisation de beaux shaders d’éclairage et des textures de bonnes qualité qui font plaisir à voir. Petit point noir qu'il nous faut cependant mentionner, un effet de SSAO assez perturbant par moment, qui rappelle les mauvais souvenirs de Deus Ex : Human Revolution, entre autres. Cette démo s’est terminée sur le fil du rasoir, dans un état de santé pitoyable et sans aucune munition, le tout face à un boss redoutable qui, par-dessus le marché, attirait ses sbires pour l’épauler. Heureusement pour le joueur, il est possible de prendre ses jambes à son coup et fuir sans demander son reste. On vous l'avoue, c'est ce qui nous a permis de n'avoir qu'une seule mort à notre compteur. L'honneur est sauf ! Ou pas...
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