Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez assassiné quelqu'un ? Attention, nous ne parlons pas ici d'assassinat assisté (communément appelé l'assistanat) comme on en trouve de plus en plus de nos jours. Non, il est ici question d'élimination minutieusement préparée, réfléchie de A à Z, et aux multiples visages. L'art de tuer sans se faire repérer, sans même que l'idée de meurtre ne parvienne à effleurer la pensée des meilleurs inspecteurs de la police. Un art que l'Agent 47 maîtrise à la perfection. Car en effet, après un long repos bien mérité, l'assassin le plus chauve du monde s'apprête à faire son grand retour sur Xbox 360, PS3 et PC. Après avoir passé quelques heures très instructives auprès de la version preview du très attendu Hitman: Absolution, nous vous livrons nos impressions assassines, comme le diraient si bien certains de nos inspirés confrères.
Grande était la peur des fans de la première heure à l'annonce de certaines des nouveautés de ce nouveau volet. L'ajout de ce sixième sens de l'assassin (la barre d'instinct), permettant à 47 de voir à travers les cloisons et même d'anticiper les mouvements de ses adversaires, avait en effet de quoi inquiéter les puristes. Pourtant, s'il faut reconnaître une chose à Absolution, c'est sa grande flexibilité. D'entrée de jeu, on réalise que le jeu peut être façonné à sa guise, de manière à rendre l'expérience entièrement personnalisée, à commencer par le choix du niveau de difficulté parmi 5. Du mode facile - où la jauge d'instinct remontera avec le temps, où les indices seront légion et où l'IA sera peu réactive - au mode puriste - où le joueur doit se débrouiller sans la moindre interface ni aide -, vous trouverez automatiquement une configuration qui vous convient. Dans le même esprit, les 3 premiers modes de difficulté autorisent l'activation de checkpoints supplémentaires (à condition de les trouver dans le niveau), mais n'obligent jamais le joueur à les utiliser. Dans les modes expert et puriste bien sûr, rien de tout cela, ce qui fait monter la pression d'un cran. Un seul faux pas et tout est à refaire. Si l'IA se montre plus efficace dans les niveaux de difficulté supérieurs, il faut également savoir que le nombre de gardes est aussi revu à la hausse. Et croyez bien que, quand au lieu d'une personne, vous devez passer au nez et à la barbe de trois hommes armés, tout cela dans une petite ruelle, les choses se compliquent radicalement.
Heureusement, la force de Hitman est aussi dans l'abondance de ses moyens d'action. Comme par le passé, il n'existe pas de méthode unique pour s'acquitter d'un contrat. Vous avez envie de supprimer votre victime aux yeux de tous, quitte à créer un mouvement de panique dans la foule ? C'est tout à fait possible, mais attention à la riposte des forces de l'ordre, ou des renforts du SWAT si vous résistez un tant soit peu aux agents présents sur place. Bien sûr, en fonction du niveau de difficulté, cette option sera plus ou moins viable. Reste que lors d'un passage de cette preview, le mode difficile nous a tout de même permis de jouer du fusil à pompe sans encombre, lors d'une scène où quelques policiers arpentaient l'arrière cour d'un restaurant. Ils n'étaient certes pas très nombreux, mais il était du coup plus facile d'opter pour l'attaque frontale que la subtilité. Dans l'ensemble des niveaux traversés cependant, l'attitude Terminator semblait à proscrire dans ce mode de difficulté, d'autant qu'il n'est pas possible de quitter la zone de mission tant que les gardes sont en état d'alerte maximale - ce qui oblige donc à se cacher. Si les modes moyen et facile sont moins exigeants à ce niveau, le jeu ne valorise pas moins l'infiltration et la discrétion, puisque c'est en provoquant des accidents, en empoisonnant ses victimes, ou bien encore en ne se faisant jamais repérer ou soupçonner que l'on obtient plus facilement un score de mission satisfaisant. Avec toute cette liberté donnée au joueur pour agir, inutile de dire que la replay value du titre est tout bonnement excellente.
Pour se fondre dans la masse, l'Agent 47 dispose bien sûr de plus d'un tour dans son sac. On peut donc par exemple détourner l'attention d'un garde en lançant un objet, en allumant un poste de radio ou en actionnant divers interrupteurs. Une bonne façon d'attirer quelqu'un à l'écart, ou tout simplement de vous dégager le passage. Maître du déguisement, comme Fantômas avant lui, notre Yul Brynner polygoné, n'hésite pas à se servir sur ses victimes pour se faciliter l'accès aux zones interdites. Petite subtilité cependant, porter le costume d'un jardinier vous rendra peut-être invisible aux yeux des gardes du corps, mais pas auprès de vos collègues, qui ne vous reconnaîtront pas comme un des leurs. Réaliste ! C'est dans ce genre de situations que la jauge d'instinct peut s'avérer décisive, puisque celle-ci permet à l'Agent 47 de dissimuler son visage d'un geste de la main, le temps de s'éloigner un peu. Seul problème, la jauge a tendance à descendre très vite, ce qui empêche d'abuser de cette tactique. Selon le niveau de difficulté dans lequel vous évoluez, ladite jauge ne remonte pas forcément d'elle-même, vous obligeant à réussir quelques actions d'éclat pour la remplir de nouveau (en détournant l'attention des gardes par exemple). La clef du succès repose donc énormément sur l'exploration, et la découverte de moyens vicieux et détournés pour se débarrasser d'une cible est pour beaucoup dans le plaisir de jeu. Saboter une pompe à essence pour laisser couler le dangereux liquide, puis attendre que votre contrat jette son mégot de cigarette, avant de voir toute la zone s'embraser dans un gigantesque feu d'artifice (quelle idée aussi de fumer près de tous ses explosifs festifs), ça n'a pas de prix !
Pour ceux à qui l'élimination de personnages "non contractuels" ne fait pas peur, l'Agent 47 peut assez logiquement compter sur un arsenal conséquent. On retrouve bien évidemment sa célèbre corde de piano, qui lui permet de traîner les macchabées à l'abri des regards indiscrets dans la continuité de son acte (comprendre, sans devoir le reposer avant de pouvoir le déplacer). En sus des armes à feu qu'il peut trouver sur place, il reste fidèle à ses silencieux qu'il peut utiliser en vue épaule, manuellement donc (avec possibilité de stabiliser sa visée en n'enfonçant pas la gâchette droite jusqu'au bout), ou bien à l'aide d'un simili Mark & Execute emprunté à Sam Fisher. Une fois de plus, c'est la jauge d'instinct qui vous donne la possibilité d'aligner plusieurs ennemis avant d'admirer le travail en slow motion de votre assassin en costume. Toutes aussi efficaces, les armes blanches peuvent être utilisées de deux manières : au corps à corps, avec toute la violence que l'on peut imaginer, mais aussi à distance, les couteaux et autres haches devenant très facilement des armes de jet mortelles. Pour les moins discrets, les explosifs à retardement ont l'avantage de faire le ménage de façon plus radicale, en emmenant éventuellement avec eux tout un groupe de gardes un poil trop téméraires. Chaque action dans le jeu fait progresser le score de mission (en positif comme en négatif), ce qui n'a rien d'anodin puisque l'Agent 47 améliorera petit à petit ses différentes aptitudes (au tir, par exemple, avec un effet de recul des armes moins prononcé, mais aussi à la course, avec une meilleure endurance) en fonction de ses résultats. Une recherche du score parfait que l'on retrouve d'ailleurs aussi dans le mode Contrats du jeu.
Esthétiquement parlant, Hitman : Absolution affiche un visuel plutôt sympathique, en dépit d'une utilisation abusive d'effets de lumière que ne renierait pas J.J Abrams. Sur consoles, le rendu est certes moins fin que sur un bon PC, que ce soit au niveau des décors ou des ombres, mais le travail effectué sur l'atmosphère des différents lieux traversés les rend vraiment très crédibles. Le plus impressionnant dans ce nouvel épisode vient sans aucun doute des améliorations apportées à la gestion de la foule, absolument remarquable. Que l'on déambule nonchalamment dans les rues de Chinatown ou sur les quais du métro, l'impression de vie qui se dégage est palpable. On n'échappe bien sûr pas à un léger clonage de certains modèles et à un manque de variété dans leurs conversations, mais voir l'Agent 47 se faufiler entre les badauds sans remarquer le moindre problème de collision est un vrai délice. De ce fait, Hitman : Absolution ne sera peut-être pas le jeu le plus techniquement impressionnant de cette fin d'année, mais il en marquera clairement plus d'un grâce à ses lieux très animés. Sur PC, le jeu semble déjà bien optimisé, puisque le framerate affiche fièrement un taux quasi constant de 60 images par seconde, toutes options graphiques activées en DirectX 11 (tesselation incluse). Le travail sur les textures est un peu inégal, mais reste tout à fait correct dans l'ensemble, avec un effort sympathique fourni sur les vêtements portés par l'Agent 47. Un mot sur les zones de jeu, fidèles à l'esprit de la série, à savoir assez limitées en taille finalement, linéaires, mais proposant un choix assez exhaustif d'itinéraires différents.
Vos oreilles attentives seront très certainement surprises de ne pas retrouver Jesper Kyd, le compositeur phare de la série. À sa place, on retrouve le duo Peter Kyed-Peter Peter, qui ont accompli un vrai travail d'orfèvre avec une bande son totalement dynamique. L'atmosphère du jeu se teinte de sonorités tantôt inquiétantes, tantôt mélancoliques, ce qui va à ravir avec la trame principale qui, rappelons-le, voit le célèbre assassin professionnel transformé en véritable ange gardien. Après s'être vu confié la vie d'une jeune fille enlevée à l'Agence, il n'aura de cesse de se battre pour lui éviter un avenir peu enviable. Si vous craigniez que l'absence de Kyd ne pèse sur l'ambiance du titre d'IO Interactive, soyez tous rassurés, l'atmosphère est toujours autant mise en valeur par sa bande son. La version originale ne souffre d'aucun reproche, avec le retour de David Bateson dans le rôle de l'Agent 47, et l'ajout de rigueur de quelques noms plus ou moins connus du public français comme Powers Boothe , Shannyn Sossamon, Marsha Thomason ou Keith Carradine. Le jeu d'acteur est juste et s'appuie sur des cinématiques réussies (malgré une définition de l'image moyenne) et si les cinq heures passées à arpenter cette version preview ne nous ont encore pas dévoilé beaucoup de choses sur l'intrigue principale, l'implication personnelle du héros devrait se faire sentir de plus en plus à mesure que l'histoire avancera. Tout ce que l'on peut vous dire, c'est que la frustration de ne pouvoir continuer était bel et bien présente une fois cette première partie du jeu terminée.
Tous les commentaires (54)
T'es quand même un petit comique,ta preview est aussi complète que les tests de certains sites.^^
Je n'avais pas besoin de me rassurer mais une confirmation de ce que je pensais est bonne à prendre,ce petit Hitman va marquer la série comme celui d'un excellent retour.
Vivement le 20 novembre.
Vivement le mois de Novembre !
Je verrai ce que je peux faire en retour... :)
Que cela donne envie !
sinon les vidéos c'est pour quand ?
tu rigoles hein, on peut bien parler de l'humour Belge ^^
Une idée sur la durée de vie du mode solo ?
tu rigoles hein, on peut bien parler de l'humour Belge ^^
Manu : tout ce que je sais c'est que j'ai mis 5h pour terminer la preview et que je doute d'en être à la moitié du jeu.
Et ce qui ma bleufé, c'est que le jeu est bien moins scripté les situations peuvent changer d'une partie à l'autre.
Ca tournait aussi plutôt bien la plupart du temps, même la fameuse scène de la foule.
" il reste fidèle à ses silencieux qu'il peut utiliser en vue épaule, manuellement donc (avec possibilité de stabiliser sa visée en n'enfonçant pas la gâchette droite jusqu'au bout)"
stabiliser sa visée ?