Après l'excellent Divinity 2 sorti en 2009 sur Xbox 360 et PC, la saga de Larian Studios est de retour avec Divinity: Dragon Commander, première incursion du développeur belge dans le vaste monde du RTS. Chevauchez votre dragon et affûtez votre sens tactique pour cette preview made in GSY !
Rivellon, le monde de Divinity, est en plein chaos. L'empereur est mort assassiné, et la guerre pour sa succession fait rage et enflamme le pays, tandis que des nouvelles technologies développées par les différents peuples font des ravages au cours des batailles. Dans la peau du fils illégitime de l'empereur, le joueur incarnera un chevalier dragon contacté par le mage Maxos, qui en sera le mentor et conseiller principal dans la lutte pour s'emparer du pouvoir. Un point de départ classique donc, pour une campagne annoncée par Larian comme dynamique et changeante, une partie pouvant s'achever très vite selon les décisions prises. On constatera avec plaisir que les dialogues humoristiques caractéristiques de la série sont toujours de la partie, ainsi que la volonté de proposer un gameplay atypique via une campagne au déroulement bien éloigné des standards du genre.
Si les combats du titre du studio belge sont donc constitués de phases RTS pures et dures (avec néanmoins quelques petites subtilités que nous détaillerons ci-après), une bonne partie de cette présentation a été consacrée à l'aspect diplomatique et politique du soft. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une guerre se gagne autant avec des mots qu'avec des armes, et il faudra user de ruses et d'un sens aigüe des négociations pour optimiser au maximum son armée au sein d'une campagne dynamique, où les phases de dialogues seront aussi importantes et musclées que celles de batailles. Car en effet, pour améliorer les technologies inhérentes à chaque race et obtenir des avantages décisifs pour ses troupes, rien de mieux que de caresser les ambassadeurs des peuples de Rivellon dans le sens du poil !
Vous passerez donc beaucoup de temps dans le Raven, qui fait office de vaisseau amiral et quartier général, bien occupé que vous serez à préparer vos assauts et surtout vous ménager les bonnes grâces des différentes races présentes dans le monde de Dragon Commander. Nains, Elfes, Lézards, Imps et Undead ont en effet des philosophies et opinions politiques radicalement différentes, et s'attirer les faveurs des uns pourra donc fortement contrarier les autres. Il s'agira dès lors de choisir entre une tactique visant à se concentrer sur un unique clan, ou au contraire tenter de ménager tout le monde à la fois, méthode qui nous paraît toutefois quasi impossible à la vue des phases de jeux présentées.
Ainsi, dans notre session, l'ambassadeur Imp nous soumettait le cas d'un cambrioleur tué par l'occupant d'une maison l'ayant surpris ; devait-on gracier le meurtrier et ainsi légaliser la légitime défense extrême, ou au contraire interdire ce genre de pratiques ? S'il est possible de consulter l'opinion de chacun avant de prendre sa décision, libre au joueur de choisir selon son propre ressenti, ou d'opter pour la réponse qui satisfera le plus la race qu'il souhaite séduire, afin d'en acquérir les précieuses améliorations technologiques. Ces améliorations seront consultables dans le laboratoire du vaisseau, et pourront donc être débloquées en fonction du degré d'attachement qu'un peuple nous porte. Autre élément bien utile sur le champ de bataille, des cartes d'avantages seront également octroyées par les partis vous ayant à la bonne, cartes qui nourriront un deck façon Magic utilisable avant chaque affrontement.
Le jeu proposera donc moult cas de conscience, et même une alliance sous la forme d'un mariage assez savoureux selon la femme choisie, dont aucune n'est issue de l'espèce humaine. Toutes pourvues d'un caractère bien trempé et sciemment stéréotypé (la naine est hargneuse, l'elfe est désespérément romantique...), elles seront le moyen idéal pour conforter une alliance ou se rabibocher avec une faction fâchée, même si encore une fois, le joueur disposera de choix pour tenter de changer le caractère de sa promise du tout au tout. De plus, chaque prétendante disposera de sa propre histoire et quête personnelle. Ainsi, après avoir opté pour le mariage avec l'Undead, celle-ci nous a confié dans la chambre à coucher vouloir revenir à la vie, ce qui constitue le sacrilège ultime chez les gens de sa race... encore une fois, entière liberté est donnée au joueur d'aider ou non sa charmante épouse, la résolution de sa quête de la vie pouvant d'ailleurs prendre des formes assez cocasses ou dramatiques selon notre habileté. La malheureuse pourra par exemple mourir pour de bon, voire même revenir à la vie sous la forme d'une créature Frankensteinesque ou d'un robot !
Dans le même ordre d'idées, il importera de régulièrement papoter avec ses généraux au bar du Raven. Originaires des pays conquis, ils auront tous leur petit caractère et vous soumettront régulièrement leurs motifs de fâcherie, à l'image d'une générale féministe rencontrée au cours de notre session. Scandalisée par la non parité des salaires hommes-femmes, on pourra lui donner raison mais se mettre à dos les races à tendances misogynes, ou au contraire envoyer promener sa requête, et courir ainsi le risque qu'elle quitte tout simplement le navire. Autre trouvaille amusante, vos actions seront régulièrement rapportées à la une des journaux locaux, avec des titres plus ou moins flatteurs selon vos décisions. Enfin, vos quartiers personnels seront l'endroit idéal pour discuter avec Maxos et booster votre forme dragonique utilisée lors des combats.
Une fois les petites affaires du Raven effectuées, il est temps de passer à la phase active et de se lancer sur le champ de bataille. Si nous n'avons pas pu assister à un combat dans le cadre du mode histoire, l'occasion nous était donnée de nous essayer aux affrontements en multijoueur. Il faudra dans un premier temps gérer habilement ses mouvements de troupes sur une carte dans le plus pur style Risk, s'occuper de ses améliorations technologiques, puis choisir dans son deck trois cartes à jouer. Si deux joueurs ennemis se retrouvent dans la case d'un même pays, le conflit s'enclenche. Dans la droite lignée de Starcraft, la partie RTS propose des constructions de bâtiments sur des points de capture où les unités prendront forme, avant de pouvoir les guider vers les infrastructures adverses afin de les anéantir. Des unités évolutives et plutôt peu ordinaires dans leur genre, de la montgolfière au zeppelin en passant par le tank à pattes à vapeur.
Mais l'originalité la plus flagrante est évidemment la possibilité pour le joueur d'intervenir directement sur le terrain via sa forme draconique. Affublé d'un jetpack bien pratique pour parcourir la map à une vitesse hallucinante, le dragon sera une des clés de la victoire, et pourra provoquer des ravages dans les rangs ennemis grâce à ses boules de feu ou sa "bombe nucléaire" chargée. Bien sûr, cette forme ne sera pas invulnérable, et nécessitera le sacrifice de braves soldats pour ressusciter sur le champ de bataille en cas de décès. Sachant que la réserve de population recrutée n'est pas illimitée, une bonne gestion de son effectif sera essentiel pour ne pas se retrouver bêtement à court d'hommes. Le rythme des parties est effréné, et croyez bien que gérer à la fois unités, dragon et bâtiments nécessite de bons réflexes et un sens tactique pointu ; amateurs de RTS frénétiques, vous voilà prévenus !
Du côté des graphismes, Dragon Commander jouit d'une direction artistique excellente, plus proche d'un style "réaliste" que d'un rendu cartoon à la Warcraft. Avec sa modélisation des visages fines, ses cartes multijoueurs immenses et sa palette de couleurs variée, le titre est également plus que satisfaisant sur le plan technique, d'autant qu'aucun ralentissement ne s'est fait sentir lors de notre session malgré un champ de bataille parfois surchargé. Nous ne nous prononcerons par contre pas sur la qualité des doublages, ceux que nous avons pu entendre dans la version présentée ayant été effectués par les développeurs de Larian eux-mêmes. Inutile donc de préciser qu'ils sont bien loin d'être définitifs. Ceci étant dit, Divinity 2 ayant bénéficié de doubleurs de qualité, nul doute qu'il en sera de même pour ce spin off plus qu'enthousiasmant !
Tous les commentaires (10)
J'ai hésité, j'ai été tenté de jouer la carte du fan service facile, je ne l'ai finalement pas fait... j'ai eu tort ! :D
Kingdom qui se fait désirer en plus(dans le genre hybride).
Ps: c'était ça ta preview.... :faux surpris: ;)