Quatre ans déjà que les joueurs ont pu découvrir Dead Rising, quatre ans pendant lesquels les fans ont attendu que Capcom se décide enfin à leur proposer une suite digne de ce nom. Là où certaines franchises se voient pourtant gratifiées d'un nouveau volet à une fréquence réglée comme du papier à musique, il aura donc fallu faire preuve d'une indéfectible patience pour voir apparaître Dead Rising 2 dans les linéaires des boutiques spécialisées. Après un premier avant goût téléchargeable sorti il y a peu (Case Zero), voici donc le grand retour de cette franchise hommage à la filmographie du célèbre George Romero. Cette suite parvient-elle finalement à conserver le degré d'exigence et d'originalité de l'œuvre originale ? Réponse dans notre review complète de la version 360.
Si le héros du premier opus ne manquera pas d'être mentionné au cours de cette nouvelle aventure, c'est à un tout nouveau protagoniste que nous avons affaire dans Dead Rising 2. Chuck Greene, puisque c'est son nom, arpente les États-Unis en compagnie de sa fille Katey et va bien évidemment devoir faire face aux situations les plus délicates pour préserver ce qui lui reste de famille. Sa femme, victime de l'épidémie qui a frappé de nouveau le pays depuis les incidents de Willamette, ne fait hélas pas partie du voyage, et a même laissé le plus horrible des cadeaux d'adieu à son enfant et son mari. Mordue par sa propre mère, Casey doit en effet sa survie à une drogue puissante qui empêche les personnes infectées de compléter leur voyage vers la zombification définitive. Le Zombrex restera donc le fil rouge principal de l'aventure pour Chuck, en quête de vérité sur la tragédie qui touche Fortune City.
Présent sur place pour participer à un jeu télévisé dans lequel les participants tentent de gagner une forte somme d'argent en massacrant le plus grand nombre de zombis, le héros va se retrouver embarqué dans un imbroglio d'évènements face auxquels il n'aura pas d'autres choix que de se battre. 72 heures au cours desquelles il devra non seulement trouver les doses journalières de Zombrex dont sa fille a besoin (une par tranche de 24 heures), mais également laver son nom des accusations qui portent sur lui. Une trame de fond à la fois dramatique et tragique, qui tranche nettement avec le côté grand-guignolesque des affrontements qui occupent le temps du joueur.
La première fois que l'on se retrouve propulsé dans le petit monde bouleversé de Dead Rising 2, on peut facilement se sentir un peu perdu au milieu de tout ce chaos. Le joueur débarque en effet dans un lieu qu'il ne connaît et ne maîtrise pas, et, comme Chuck, il va devoir apprendre à survivre avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête : le temps. Élément central du gameplay du premier jeu, la gestion du temps qui passe inexorablement ne manque heureusement pas à l'appel dans cette suite. Les minutes continuent donc de s'égrainer dangereusement quoiqu'il arrive et la moindre flânerie dans les boutiques de Fortune City peut vite coûter cher aux malheureux survivants. Car en effet, en plus de la recherche de Zombrex et du fin mot de l'histoire, Chuck va être amené à porter secours à de nombreuses personnes égarées un peu partout dans Fortune City. Optionnelles, ces bonnes actions ont pourtant un intérêt capital puisqu'elles permettent à Chuck de gagner des points d'expérience et d'être par là même mieux équipé pour parer aux situations difficiles qu'il va rencontrer. Le principe est simple : le joueur reçoit régulièrement des messages de Stacey Forsythe (restée dans la salle de contrôle pour épauler le personnage principal) qui le guideront vers l'un des nombreux rescapés.
La plupart du temps, il s'agit simplement d'atteindre le lieu indiqué (une flèche permet de ne pas s'égarer dans la relative immensité du terrain de jeu), discuter avec le ou les survivants, puis les ramener à l'abri avec vous. Parfois, certains demanderont à être convaincus avant d'accepter de vous suivre, ou encore auront besoin que vous les portiez jusqu'à destination, à cause d'un état de santé fragile par exemple. Bonne nouvelle pour les acharnés du premier opus, les innocentes victimes savent enfin se débrouiller seules et vous n'aurez plus à rager en constatant qu'elles ont finalement succombé aux attaques des zombis qui hantent les allées de Fortune City. Un grand soulagement donc, puisqu'il sera vraiment très rare de ne pas réussir à escorter quelqu'un jusqu'à la zone sécurisée. Il n'est certes pas toujours pratique de dialoguer avec eux tout en repoussant les assauts des zombis autour de vous, mais sorti de cette petite difficulté, ces phases ne sont finalement qu'une agréable récréation entre deux missions principales, et surtout, une activité très payante (points d'expérience, objets, argent, découverte de raccourcis pour aller d'une zone à une autre etc...).
Malheureusement, tout ne se passe pas toujours aussi simplement, et Chuck rencontrera également des survivants sur lesquels la tragédie a laissé des traces indélébiles. Dans ce genre de cas, il n'y aura donc aucune autre solution que le combat à mort. La galerie de ces personnages est bien sûr tout aussi déjantée que celle du premier Dead Rising, aussi ne sera t-on pas étonné de retrouver un cuisinier cannibale, un jeune marié au discours acéré, un fan psychopathe ou encore un postier en service en colère. Des rencontres parfois fatales lorsque l'on ne s'y est pas préparé correctement. Ces ennemis sont en effet beaucoup plus coriaces et dangereux que les gentils zombis en mal d'affection qui peuplent la ville, et sachez qu'il vous sera même impossible de vaincre certains d'entre eux pendant votre première partie. Rapides comme l'éclair, une bonne partie de ces personnages hauts en couleurs ne vous laissera aucune chance si vous n'avez pas encore obtenu le mouvement d'esquive, ou encore si votre barre de vie n'est pas assez conséquente. L'équipement possédé a aussi une grande importance dans l'issue du combat et vous serez donc fréquemment confronté à l'impitoyable écran du game over annonçant l'échec cuisant d'une politique qui n'était clairement pas de rigueur.
Heureusement, les 3 emplacements de sauvegarde rendent le jeu plus abordable que son grand frère, qui avait, avec son unique slot, découragé bon nombre de joueurs. Comme pour les autres survivants, les rencontres ne pourront se faire que dans un timing bien précis, et il ne sera donc pas forcément possible de faire progresser les statistiques de son personnage à temps pour revenir à la charge et ressortir victorieux. Il ne faudra donc pas hésiter à ranger son amour propre au placard, éviter le rendez-vous et remettre à plus tard le règlement de vos comptes. Le jeu fonctionnant sur le principe du New Game + où l'on conserve les améliorations de son personnage lorsque l'on recommence une partie terminée, on se console alors en se disant qu'ils ne perdent rien pour attendre et qu'ils entendront clairement parler de nous d'ici peu. Il faut de toute façon bien garder en tête qu'on ne peut absolument pas tout faire ou même tout voir la première fois. Apprendre de ses erreurs, voilà l'un des maîtres mots de cette aventure, une vérité qui explosera aux yeux du joueur à plusieurs reprises, et qui remettra les pendules à l'heure pour ceux qui seraient pris d'un excès de confiance trop important.
Au milieu de tout ce bazar, Chuck sera également obligé d'enquêter sur les raisons du désastre qui s'est abattu sur Fortune City, tout en n'oubliant pas de se débrouiller pour trouver du Zombrex à temps pour que Katey ne se transforme pas en zombi. Accusé à tort d'être responsable de tout ce qui arrive, Chuck a donc 72 heures pour prouver qu'il est innocent et éviter l'arrestation par l'armée américaine. On ne sera donc pas surpris de rencontrer alliés comme ennemis, chacun ayant toujours une personnalité bien trempée et un niveau de folie totalement aléatoire. De façon similaire aux boss optionnels, il est fortement déconseillé de tenter l'affrontement avant de s'être au préalable bien équipé.
Globalement cependant, il n'est pas trop difficile de progresser dans la trame principale et, s'il arrive de devoir recharger une séquence parce qu'on l'a mal appréhendée, le jeu est largement plus abordable que le premier volet à ce niveau. Pour vous donner un exemple parlant, j'ai personnellement réussi à obtenir la fin A dès ma première partie. Si vous deviez malencontreusement rater l'heure d'un rendez-vous, sachez cependant que le jeu se poursuivra jusqu'au bout quoi qu'il arrive. Il ne sera alors pas possible de terminer toute l'histoire et les dossiers qui y étaient liés, mais rien n'empêche le joueur de continuer tant qu'il est encore en vie, histoire de gagner en expérience et de sauver la jeune Katey. Et même dans le cas où vous oublieriez de lui injecter le Zombrex à temps, le jeu vous proposera de continuer la partie malgré tout.
Mais Dead Rising 2, c'est aussi tous ces moments complètement décalés où le lèche vitrine se transforme soudain en boucherie de village. La masse de morts vivants en présence vous donne tout le loisir de choisir comment vous préférez votre viande : hachée, grillée, saignante ou bien à point, c'est à vous de voir ! Entre les armes les plus ridicules (et généralement inoffensives) et celles qui rappellent les meilleurs délires des films de genre (une petite pensée pour Braindead), vous ne saurez plus où donner de la tête. Si on prend en plus en considération la grandeur du terrain de jeu et le nombre de boutiques que l'on peut y trouver, je vous laisse imaginer le nombre de possibilités offertes aux plus imaginatifs.
D'autant plus que Dead Rising 2 ajoute une toute nouvelle fonctionnalité avec la possibilité de combiner plusieurs objets entre eux pour créer les armes les plus farfelues. Prenez par exemple des gants de MMA, saupoudrez les de clous acérés et vous obtenez la paire de moufle la plus pointue du marché technologiquement parlant. L'aspirateur à feuilles qui lance des pierres précieuses, la tronço-rame, le casque à bière pour récupérer de la vie, le nounours en peluche mitrailleuse, la moto-tronçonneuse, le pistolet à eau lance flammes sont autant d'exemples variés de ce qu'il est possible de faire. Un très maigre aperçu de l'arsenal que vous allez pouvoir vous confectionner dans les ateliers qui sont disséminés dans la ville du pécher, mais qui devrait vous donner une idée de toutes les extravagances que l'on peut imaginer pendant son temps libre.
Fortune City est également riche en nourriture et autres boissons, ce qui permet évidemment de se refaire une santé au détour d'un des nombreux restaurant à thème de la ville. Un peu à la manière des ateliers pour les armes, des mixers vous permettront de jouer au petit chimiste en tentant certains mélanges. À la clef, des potions aux effets souvent intéressants, comme une meilleure résistance pour un temps donné par exemple. Comme dans le premier opus, des magazines pourront aussi être conservés dans votre inventaire, vous donnant alors accès à différents bonus. Tantôt il s'agira d'un bonus de 25% de points d'expérience supplémentaires par zombi tué, tantôt d'un bonus de récupération de vie de 50% grâce à la nourriture. Assez logiquement, les plus intéressants seront aussi les plus rares et les plus difficiles à découvrir.
Enfin, et même si l'intérêt ne dépasse pas celui du "plaisir" des yeux, vous pourrez également vous laisser aller à jouer à la poupée avec le pauvre Chuck, en lui faisant enfiler les pires tenues. Une fois encore, voilà qui donne au jeu tout ce contrepoint ironique et ce second degré qui avait déjà fait recette dans Dead Rising premier du nom. Quoi de plus étonnant en effet que de voir déambuler un Chuck en mini jupe au milieu des hordes de zombis, alors qu'il cherche désespérément de quoi maintenir sa fille dans le monde des vivants. Sachant en plus que le héros conserve la tenue portée pendant les cutscenes, je vous laisse imaginer le ridicule de la situation.
Le gameplay quant à lui s'est clairement assoupli depuis le premier épisode, avec notamment la possibilité de se déplacer tout en visant à l'arme à feu. On est certes encore loin de la précision et du naturel des Third Person Shooters actuels, mais le jeu ne se contentant pas de proposer uniquement des fusillades, on s'en accommodera. Ceci étant dit, en dépit de quelques progrès, la maniabilité du jeu conserve tout de même certaines lourdeurs. Il faudra par exemple faire avec un personnage assez lent au départ, plus démuni face à ses adversaires car possédant moins de mouvements d'esquive et ou de défense que par la suite. Il s'agit bien sûr du principe même du jeu, qui demande de faire progresser son personnage, mais cela pourra déstabiliser les joueurs les moins aguerris. Il en va d'ailleurs de même pour l'aspect "déroulement en temps réel", qui donne d'une part, tout son piment à l'aventure, mais qui peut aussi s'avérer très frustrant au début pour les non-initiés.
Techniquement, difficile par contre de crier au génie en voyant tourner Dead Rising 2. Alors bien sûr, il faut prendre en compte le fait que le nombre de zombis a été grandement revu à la hausse depuis le premier volet, mais il n'empêche que le framerate est parfois affreusement bas. Globalement pas très fluide la majeure partie du temps, le jeu souffre donc aussi de ralentissements assez désagréables qui, s'ils ne sont jamais préjudiciables au gameplay, n'ont pas lieu d'être dans un jeu en 2010. D'autant plus que le titre de Capcom n'arbore pas non plus une plastique renversante, la faute notamment à un effet de flou trop prononcé dans les décors les plus vastes. En contrepartie, il faut reconnaître que le jeu est très riche en détail, et que les environnements sont plutôt réussis et tout à fait crédibles. Mais si la partie visuelle mitigée est une déception en soi, ce n'est pas là que le bât blesse le plus du point de vue technique.
Non, ce qui est surtout inacceptable, c'est le découpage en plusieurs zones du terrain de jeu, découpage qui occasionne autant d'écrans de chargement à chaque fois qu'on passe de l'une à l'autre. Si encore ces loadings avaient la bonne idée d'être courts, nous pourrions très bien nous en accommoder et passer sous silence ce qui donne un côté un peu vieillot au jeu de Capcom : à une époque où les jeux à monde ouvert sont de plus en plus nombreux et ne souffrent plus d'aucun chargement, on a en effet l'impression de faire un grand pas en arrière. Seulement voilà, ces chargements sont en plus horriblement longs, et cassent le rythme d'une aventure pourtant basée essentiellement sur l'urgence. 30 secondes d'attente interminable qui peut vite se solder par une crise de nerfs quand on se rend compte que le survivant qui nous accompagnait est resté dans la zone précédente et qu'il va de nouveau falloir subir deux écrans de chargement supplémentaires. L'installation sur le disque dur ne changera hélas pas grand chose et vous serez donc obligés de prendre votre mal en patience. Même constat pour les accès aux sauvegardes, beaucoup trop longs par rapport à ce qui existe chez la concurrence. Des défauts qui nuisent finalement plus au confort qu'autre chose, mais qui auraient dû être évités dans un jeu de 2010.
Tous les commentaires (15)
Les temps de chargement ont l'air bien abusés, c'est quand même assez débile que l'installation sur disque dur ne change rien... La faute à un développement un peu rushé vers la fin ?
J'attends mon édition Zombrex UK pour pouvoir buter du zombies :)
Tout ce que je voulais savoir est là.
Les notes tombent et c'est à peu près le même refrain à chaque fois, c'est un bon jeu, correct dans l'ensemble mais trop ressemblant avec l'original.
Merci !
(j'ai laché 73 boules dedans et même si c'est toujours aussi sympa - et bien plus valable qu'ODST - pour le mec qui s'est tapé les 4 jeux précédants faut bien avouer qu'on est en souvent en terrain connu: IA aux fraises quand il s'agit de conduire, drops d'ennemis habituels, on avance, on défouraille, le tout sans trop porter attention à l'histoire qui se trame. Oh tiens voilà 2 hunters, pas 3, pas 4, non 2, parce qu'ils vont par paire... comme dans tous les Halo précédants. Bref, j'ai cédé vu que pas mal de monde semblait dire que c'était énorme, et finalement je regrette un peu d'avoir participé au mouvement général. Pour moi, et en tenant compte qu'il s'agit d'un 5e épisode, Reach a largement été surnoté)
Enfin bref, retournons à Dead Rising 2 que je n'achèterai pas :P
T.I.R est super fun en plus.
Sinon ça resume bien les points forts et faibles du jeu et personnelement je le trouve excellent !
par contre jouant sur ps3 les chargements sont loin d'atteindre les 30sc, frequemment ils sont meme tellement court qu'on se demande pourquoi ils prnnent la peine d'afficher un ecran de loading où un simple ecran noir aurait suffit
Merci, je ne sais pas d'où j'ai tiré ce prénom. Pour le nombre de dose, je trouvais ça tellement "fréquent" que j'étais persuadé que c'était deux fois par jour. En fait, dans le Case Zero, on a 12 heures pour lui inoculer du Zombrex, et je crois que du coup c'est resté ancré dans ma tête comme le timing habituel.
Bonne chose pour les chargements de la version PS3 alors, car sur 360, ils sont vraiment pénibles. De quoi orienter le choix de ceux qui possèdent les deux machines donc. :) Mais je parle uniquement des chargements qui surviennent quand on passe d'une zone de Fortune City à l'autre, et c'est ce qui coupe le rythme des nombreux aller-retours de Chuck. Les loadings qui se déclenchent avant et après les cinématiques sont courts heureusement.
pour les chargements celui entre les zones est long aussi sur ps3, faut attendre de voir le comparo Lens of Truth ou DF pour etre sur... là je donnais juste un rssentit ! (d'autant que j'imagine que la version 360 est surement plus optimisée, comme d'hab avec Capcom..)