Après de longs mois d'attente, d'images et de vidéos alléchantes, sans parler des quelques présentations auxquelles nous avons pu assister et qui ne faisaient que remuer le couteau dans la plaie, Red Dead Redemption est enfin arrivé "sans s'presser" sur Playstation 3 et Xbox 360. Après un nombre conséquent de news et d'articles à son sujet, nous nous en serions voulu de ne pas terminer en beauté par une review maison. Le verdict intraitable de Gamersyde, juste après le clic.
Il serait sans doute inutile de trop s'étendre sur le background de Red Dead Redemption, l'ayant déjà fait dans nos deux articles de décembre et janvier derniers. Une chose est sûre, le pari de Rockstar de choisir l'année 1911 comme point de départ à une épopée dans un Ouest américain sur le déclin est gagné, puisqu'en plus d'être original, le contexte est d'un réalisme et d'une violence sans concession. Racisme primaire, cruauté envers les femmes ou les faibles, rien ne vous sera épargné pendant le périple que John Marston va vivre au cours de sa quête vers la rédemption. Après une introduction soignée, où les quelques accords de piano vont même jusqu'à rappeler la série Lost dans ses moments les plus mélancoliques, où l'on aperçoit déjà une automobile sur le point d'être débarquée du bateau – clin d'œil probable à la séquence d'ouverture de GTA 4 – et où personnages et décor nous sont présentés avec la maestria habituelle de Rockstar, l'aventure peut enfin commencer. Et quelle aventure !
La force de Red Dead Redemption vient sans nul doute de l'excellent travail accompli sur l'atmosphère et l'ambiance. Le monde dans lequel Marston évolue est on ne peut plus vivant, ce qui confère au titre un très grand réalisme. De l'arrivée à Armadillo, que nous dévoilions en fin de semaine dernière dans notre vidéo des dix premières minutes, à la nature environnante et le ranch McFarlane où Marston tissera ses premiers liens amicaux, il est difficile de ne pas se plonger littéralement dans l'Amérique du début du vingtième siècle. Poussière qui virevolte dans les rues, animaux de la ferme, citoyens qui vaquent à leurs occupations, drapeau qui claque au vent ou encore feuilles des arbres qui bruissent sous l'effet de la brise, tout participe au sentiment d'immersion, même lorsqu'il ne se passe rien de spécial à l'écran. Le monde de Red Dead Redemption bouge et respire le joueur a tout loisir de s'imprégner de la moindre once de vie qui s'en dégage.
Si une bonne partie des activités de Marston tourneront bien sûr autour de gunfights musclés entre desperados de mauvaise compagnie, il ne sera heureusement pas toujours amené à faire parler la poudre. Ayant pour ambition de proposer un jeu à la fois varié et complet, Rockstar nous sert donc toutes les activités qu'on est en droit d'attendre dans un Western : dressage de chevaux, élevage de vaches, chasse, cueillette de plantes, jeux d'argent (parmi lesquels poker, black-jack, jeu de dés ou du fer à cheval etc), mise en scène avec le charlatan du coin pour qu'il puisse vendre l'élixir du Docteur Doxey aux plus naïfs, la liste est longue. Plus étonnant, quand on oublie que l'histoire se déroule en 1911, il est même possible de se rendre au cinéma de la ville pour regarder l'un des nombreux petits films muets au second degré ravageur. La chasse aux trésors est également de la partie, avec des cartes qui se contentent de proposer quelques croquis de l'endroit marqué d'une croix. C'est donc armé de son seul sens de l'observation que le joueur devra se débrouiller pour retrouver le précieux magot.
Mais le jeu n'oublie heureusement pas l'action plus brute, l'occasion de se détendre un peu après avoir joué au truand pendant une partie de poker, un bon moyen de vérifier si les contrôles du personnage principal sont parvenus à évoluer dans le bon sens depuis GTA 4. Trois modes de visée disponibles, facile, normal et expert. Pour le premier, on retrouve un système similaire en tous points à celui auquel nous avait habitué Niko en 2007 : lock automatique, changement de cible avec le stick droit. Le mode normal ajoute en fait une légère aide à la visée au mode expert qui, lui, est bien sûr complètement manuel. Premier problème constaté lorsque l'on décide de jouer dans ce dernier mode, même en poussant la sensibilité des sticks au maximum, la visée reste d'une lenteur accablante. À ce niveau, Red Dead Redemption fait donc pâle figure face aux piliers du genre que sont Uncharted et Gears of War. Difficile de pardonner le manque de réactivité de la visée dans un jeu où il s'agit d'un des éléments majeurs, et pourtant, on finit par s'y faire, le ralenti déclenché par la fonction Dead Eye permettant de compenser certaines lacunes.
Les déplacements du personnage sont également assez patauds dès qu'il s'agit d'environnements plus confinés, comme l'intérieur d'une maison par exemple. Ceci étant dit, qu'il s'agisse des être humains ou des animaux, la qualité des animations est telle qu'on finit par oublier ces quelques défauts. D'autant que le système de couverture semble tout de même un peu plus performant que par le passé. À cheval, une fois les contrôles assimilés (A pour donner des coups d'éperons – à utiliser avec parcimonie pour ne pas épuiser votre monture – RB pour tirer sur la bride et lui demander de ralentir), les déplacements sont agréables. Il n'est pas toujours évident de viser tout en galopant à vive allure, mais les moins doués pourront se tourner vers le mode de visée facile dans le pire des cas. Je parlais plus haut de l'impressionnant travail accompli sur les différentes animations, mais la localisation des dégâts marque un bond en avant par rapport à GTA 4. On ne se lassera donc pas d'observer les différentes réactions de nos cibles à chaque tir qui fait mouche.
Le Grand Ouest sans ses duels ne serait finalement plus qu'une sorte de Bretagne à l'Américaine, avec des cow-boys en guise de Bigoudens, aussi avons-nous évidemment droit à des face-à-face dans la plus grande tradition des films de genre. À mesure que votre notoriété augmente, vous serez donc régulièrement alpagué en pleine rue par un as de la gâchette désireux de se faire une place au soleil. À vous de voir si vous avez envie de relever le défi, mais après tout, il est toujours très tentant de rabattre son caquet à un jeune laquais. Assez simples par rapport à ceux de Call of Juarez Bound in Blood, il suffit en fait d'appuyer sur la gâchette gauche pour dégainer son arme, puis de cibler autant de zones fatales que possible sur le corps de son adversaire (une jauge par concurrent permet de savoir lequel a fait le plus de dégâts) et vous êtes vainqueur. Ou pas... La classe ultime étant de parvenir à humilier son opposant en le désarmant et en lui laissant la vie sauve.
Aussi excellent soit-il, Red Dead Redemption aurait pu pousser certains concepts encore plus loin. La chasse et la cueillette de plantes, par exemple, n'ont pour seul et unique intérêt que celui de l'argent, alors qu'on espérait vraiment pouvoir utiliser le gibier chassé pour se refaire une santé entre deux fusillades. Dans le même genre, on ne peut que regretter que les feux de camp que l'on peut allumer en pleine nature n'aient pas le même rôle que les tentes dans les jeux de rôle japonais (sauvegarde, ce qui est tout de même le cas ici, mais aussi, récupération des points de vie). Pour rendre tout cela possible, il aurait juste suffi de ne surtout pas proposer une gestion de la vie à la Gears of War/Uncharted/CoD et, comme dans GTA 4 ou Just Cause 2, de donner au personnage principal une vraie barre de vie. Des détails bien sûr, mais ô combien importants quand on songe à ce qu'aurait pu être le gameplay si le jeu n'avait fait aucune concession à l'aspect survie en milieu hostile. Après tout, quel danger représente un serpent à sonnette si le joueur n'a pas à craindre les effets de son venin sur son personnage ?
Dommage également que le jeu souffre parfois de quelques bugs (plus ou moins amusants), de ralentissements importants (heureusement rares) sans raison apparente (oui, sur Xbox 360 également pour les plus mauvaises langues d'entre vous) et de quelques problèmes d'affichage tardif sur certains éléments du décor. Pour le reste, c'est un quasi sans faute, avec un terrain de jeu gigantesque (même si la carte peut sembler assez petite au premier abord), des effets de lumière à la fois sublimes et réalistes, donnant à chaque heure de la journée une ambiance particulière et un charme irrésistible. Le cycle jour/nuit permet de constater à quel point la faune est plus active dès la nuit tombée, et combien il devient donc plus dangereux de se balader loin des sentiers lorsque des cougars rôdent dans les environs. Superbes également, les orages et leur tonnerre plus vrai que nature donneraient presque envie d'éteindre la console et tous les appareils électriques de la maison pour éviter un court jus. À chaque détour de sentier, c'est toujours un panorama splendide qui s'offre à vous, et pour les amoureux des vagabondages sans but comme moi, le jeu offre bien le dépaysement qu'il promettait dès le départ.
Et puisque l'on parle de balades, j'aimerais terminer cette review en parlant du mode Free Roam qui permet de partager quelques bons moments avec les pieds tendres de votre liste d'amis. Là encore, tout n'est pas parfait, et on peut regretter de constater que le monde semble un peu plus vide que dans le mode solo du jeu, même si, en contrepartie, on gagne un framerate plus fluide et plus stable. Quelques avant-postes défendus par l'IA à attaquer, quelques modes plus classiques (deathmatch et capture de drapeau en tête) mais surtout beaucoup de promenades au galop au gré des envies et des idées parfois les plus saugrenues. L'énorme vidéo (dans tous les sens du terme) qui suit vous permettra de constater, je l'espère, la bonne humeur qui peut régner lors de ces sessions, et vous donnera au passage l'occasion de découvrir encore quelques paysages dignes de véritables cartes postales. Nous tenons enfin à préciser qu'aucun animal n'a été blessé au cours du tournage de ces images et que Gamersyde n'est en aucun cas responsable du comportement violent et irresponsable de certains de ses membres.
Verdict
Tous les commentaires (41)
suject...arrhh ma vie sociale a pris un sale coup...!!
Je vais me regarder la vidéo multi pour me faire une idée, je voulais savoir si c'était possible de jouer aux jeux genre le poker pendant le multi? J'imagine bien le type qui perd se lever et flinguer les autres pour récupérer son argent :D
Satori aurait pu parier son mulet.
C'est extremement domage pour les mini-jeux de ne pas etre dans le multi...
Je penses que si la maniabilitée est lourde, c'est pour un aspect plus casual; mais esperons que cela soit arangé pour le prochain opus!
(Ceci etant dit les differences de visées sont agreables.)
PS: apres les GTA (GrandThelfAuto), je demandes expressement d'autres RDR, Rockstar createur de folient pour des JV de fou.
Ha oui j'oublier, j'ai assisté a quelques scenes cinematiques beuguer duent a la vie tres presente dans le JV: c.a.d que pendant une scene 2 charettes se sont rentrer dedans car l'une des deux était là totalement par hazard, bref un con de passant qui m'a fait taper de bonne barre.
Ce n'est pas une critique vive les element vivant dans un JV qui reagissent d'eux même.
Par contre 1,7go pour 10 min en 720p ?
Pourquoi tu n'as pas compressé ?
On ne baisse jamais la qualité des vidéos sur Gamersyde, c'est notre label. :o
Sinon merci pour ce review. J'adore me ballader sans forcément lancer une quête, les persos sont hyper attachants, et souvent très drôles. Rockstar prouve encore qu'ils maîtrisent la réalisation, la création de personnages, et l'écriture, dans l'humour comme dans le drame. Chapeau !
Beaucoup de créateurs devraient s'en inspirer.
Bon en tous cas c'était sympa cette petite session multi. a refaire
Mon RDR PS3 est arrivé today par la poste, vivement ce soir !
Bravo!