On vous arrête tout de suite, le genre point and click a beau être tombé en désuétude dès l'arrivée de la 3D sur console au milieu des années 90, il n'en est pas moins encore très vivace aujourd'hui, grâce notamment à Daedalic Entertainment. Surtout connu pour avoir développé la très bonne série Deponia ainsi que les Whispered World (dont le second volet est prévu en 2016), le studio allemand est également éditeur de nombreux titres comme Randal's Monday pour ne citer que le plus récent. Sorti en catimini la semaine dernière, Anna's Quest est lui aussi chapeauté par Daedalic mais né de l'imagination de l'Australien Dane Krams, un jeu que Gamersyde vous conseille vivement de découvrir si vous êtes un tant soit peu amateur du genre. Explications.
Il était une fois une petite fille prénommée Anna. Élevée seule par son grand père à l'ouest de la grande forêt, elle mène une vie paisible en dépit de la disparition étrange de ses deux parents. Une situation qui va malheureusement prendre un bien plus mauvais tournant quand celui qui s'occupe d'elle va mystérieusement tomber malade, ne laissant à l'enfant qu'une seule solution : braver l'interdiction de son grand père et pénétrer dans la forêt en quête d'un remède. Un geste d'imprudence qu'une intrigante sorcière attendait pour capturer la petite fille afin de lui voler le don dont elle ne soupçonne même pas l'existence. Car en effet, Anna n'est pas une enfant comme les autres. Très vite, elle va découvrir qu'elle possède un pouvoir que lui envie la vieille femme, la télékinésie. À peine capable de le maîtriser, et encore moins d'en prononcer le nom, voilà la jeune captive obligée de trouver un moyen de s'évader afin de pouvoir partir à la recherche du fameux remède qui sauvera son grand père. Voilà pour la petite histoire, évidemment très teintée des couleurs familières des contes d'Andersen et des frères Grimm, jusque dans les noms de certains personnages rencontrés, aux consonances très germaniques vous le verrez.
La plastique tout à fait charmante du titre et les nombreuses inspirations que vous ne manquerez pas de remarquer sont en parfait accord avec le type d'histoire que Dane Krams désirait raconter. On le sait, la première raison d'être du point and click est de donner une place de choix à la narration, qu'elle navigue aux confins de l'absurde ou qu'elle opte pour une intrigue résolument sérieuse. De ce côté, Anna's Quest ne déçoit pas, et mieux, parvient à surprendre, avec une aventure qui réserve quelques surprises qu'on ne voit pas forcément venir, jusqu'à un final qui prend à contre-pied les classiques de notre prime jeunesse. Même si le ton reste toujours bon enfant, l'histoire qui rythme Anna's Quest n'est pas pour autant réservée au jeune public, qui aurait de toute façon bien du mal à se mesurer à la seconde raison d'être du point and click, les énigmes et la réflexion. S'il reste (heureusement diront certains) assez loin des fortes tendances capillotractées des productions LucasArts (ou même de la trilogie Deponia), le jeu de Daedalic parvient néanmoins à proposer un challenge intéressant sans pour autant coincer le joueur au moindre pas. Résoudre une énigme reste donc un moment totalement gratifiant et si le jeu s'appuie avant tout sur la logique, il n'en devient pas non plus une promenade de santé.
L'absence de système d'aide (en dehors de la possibilité d'afficher tous les éléments interactifs d'un tableau à l'aide de la barre espace) n'est donc jamais pénalisant, et le seul véritable puzzle du jeu (au sens quasi littéral du terme) peut être passé automatiquement pour ceux qui ne se sentiraient pas à la hauteur - ce qui serait bien étonnant tant il n'a rien de compliqué. L'indispensable inventaire se gère de façon très classique, la molette de la souris permettant de l'afficher très rapidement pour y piocher (et combiner évidemment) tous les objets ramassés, dont certains pourront servir plusieurs fois. Le clic droit de la souris est assigné à l'observation (une étape à ne pas négliger car elle peut débloquer une situation), tandis que le gauche sert sans surprise à ramasser et utiliser les objets. Plus original, l'icône en forme de cerveau humain située en bas à gauche de l'écran représente le pouvoir de télékinésie d'Anna et celui-ci fonctionne sur un système très simple qui consiste à combiner son action avec un objet de l'inventaire ou un élément du décor. En pratique, on clique donc une première fois dessus avant de choisir l'item sur lequel on souhaite agir et on observe le résultat. Pour finir cet aperçu des mécaniques de jeu, les réflexions régulières d'Anna lors de certaines actions feront office de mini guide, tantôt pour prévenir le joueur qu'il ne s'agit pas de la marche à suivre, tantôt pour lui indiquer qu'il est sur la bonne voie. Une forme de guidage très léger et totalement transparent qui rend la progression fluide et agréable du début à la fin.
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Dans la vidéo « prisonnière », par exemple, ça parle, ça parle, dès que tu fais une action, c'est pas un commentaire rapide de quelques mots, ça n'arrête pas. Moi ça me barbe… point trop n'en faut ⌒⌒
Mais ce n'est que mon avis. J'ai pas non plus eu ce sentiment en jouant à Broken Age, que j'ai adoré malgré ses défauts :)