En attendant l'arrivée imminente de Metal Gear Rising, Platinum Games nous propose avec Anarchy Reigns un beat them all brutal et au design excentrique comme le studio en a le secret, mais nappé d'une sauce multijoueur à savourer uniquement en ligne. Alors, premier véritable faux pas des développeurs de platine ou nouvelle référence du online ? La réponse, maintenant !
Anarchy Reigns, c'est d'abord une vision de l'avenir riante et gaie, à l'image d'un monde post apocalyptique à la Hokuto No Ken. A ceci près qu'il n'y a pas vraiment eu d'apocalypse à proprement parler, la pollution ayant suffi à elle toute seule à corrompre l'environnement et à causer la dégénérescence du génome humain, au point que les mutants sont devenus monnaie courante sur la planète entière. Dans ce monde en totale perdition, voilà donc les hommes obligés de passer par la case cybernétique afin de remplacer leurs membres déficients ou absents. C'est dans ce joyeux contexte que l'on retrouve Jack Cayman et Leo, deux vieux amis de Madworld, à la recherche de Maximilian, ex héros des forces de l'ordre, et maintenant terroriste. L'homme au bras-tronçonneuse croisera d'ailleurs sur sa route d'autres anciennes connaissances de ses aventures Wiiesques, dans une histoire plutôt bien troussée, narrée via de classieuses cinématiques comme Platinum sait si bien les faire. Bref, sans être inoubliable, le scénario tient plutôt bien la route et reste suffisamment motivant pour donner envie d'être bouclé, ce qui n'était pas gagné au vu de la forte orientation multijoueur présente dès l'annonce du titre.
Concrètement, le mode solo se décline en deux "camps" différents, permettant de découvrir l'histoire depuis les points de vue de Jack ou Leo. Même s'ils traquent tous deux le même homme, chacun possède bien entendu ses motivations propres. Chaque personnage évoluera sur une map occupée par des ennemis qui réapparaissent à l'infini, et devra atteindre un certain palier de points afin de déverrouiller l'apparition des missions liées à la trame principale. Des missions secondaires, qu'il est possible de refaire à tout moment, permettent également de bien gonfler son score, évitant ainsi de devoir découper du mutant de base pendant des heures avant de pouvoir accéder au chapitre suivant. Si les niveaux liés au scénario se constituent principalement de combats de boss, d'ailleurs plutôt inventifs et sympathiques au demeurant, les développeurs se sont efforcés de varier au maximum les objectifs secondaires ; phases de shoot (au sol ou aérienne), chevauchage de mutant géant, course poursuite de cyborgs, tout a été fait pour ne pas lasser le joueur et lui éviter la répétition d'épreuves ad nauseam. Avec en prime des artworks cachés disséminés dans chaque map, la possibilité de refaire les missions avec n'importe quel personnage et, bien sûr, la possibilité de débloquer le reste du casting au fur et à mesure de sa progression, le solo d'Anarchy Reigns se révèle au final une bonne surprise, à la durée de vie plus qu'honnête - de huit à dix heures selon la difficulté choisie - pour un jeu porté sur le multi.
Au niveau de la prise en main, un petit tutorial simple et clair est accessible à tout moment pour apprendre les bases d'un carnage dans les règles de l'art. Coup faible, coup fort, prises, saut, garde et esquive, tout sort naturellement et ne dépaysera pas le joueur rompu aux joies du beat them all. L'originalité vient ici d'une jauge dite "d'arme ultime", activable via la gâchette gauche et qui se remplit en encaissant ou en infligeant des dégâts. Évidemment, celle-ci se vide à l'usage, histoire de pimenter un peu les affrontements. En plus de ses caractéristiques et statistiques propres, chaque personnage dispose d'une arme ultime personnelle, comme la tronçonneuse de Jack, la massue à pointes de Mathilda, ou bien encore les - superbes - épieux de glace de Sasha. On pourra également s'équiper de deux objets au maximum (bouclier, fusil, piège...) pour se faciliter la tache, et même déclencher une furie rappelant fortement l'excellent Godhand. Cette dernière octroie des attaques d'arme ultime infinies et des enchaînements redoutables pour un temps limité, de quoi renverser bien des situations désespérées. Comme toujours avec Platinum Games, les combats se montrent extrêmement pêchus et énergiques en diable, voire même parfois un peu trop ; les caméras peuvent ainsi peiner à suivre la cadence et devenir assez confuses lors des grosses phases d'action (augmenter leur vitesse de déplacement dans les options est d'ailleurs chaudement recommandé).
Visuellement parlant, on sle savait déjà depuis quelque temps, Anarchy Reigns est loin d'être une claque ; entre les couleurs ternes et les textures grossières, sans compter quelques effets assez cheap dont on se serait bien passé, difficile de ne pas être déçu par rapport aux standards graphiques proposés habituellement par le développeur japonais. Fort heureusement, les différents protagonistes, bien modélisés, les cinématiques convaincantes, et surtout une fluidité parfaite malgré une surenchère d'action et d'animations à l'écran, permettent de faire passer la pilule d'une technique un peu à la traîne, mais n'entachant en rien le peps des combats. La partie sonore est en revanche un quasi sans faute, avec son hip hop Madworldien du meilleur goût et ses excellentes voix japonaises, le doublage français par défaut étant, lui, assez catastrophique il faut l'avouer. Notons tout de même qu'il a déjà le mérite d'être là, ce qui est loin d'être toujours le cas dans ce genre de jeux.
Si le mode solo profite d'une durée de vie somme toute acceptable, il ne constitue qu'un hors d’œuvre pour ce qui est évidemment le cœur du jeu : le multijoueur ! Fort de onze modes de jeu et de dix sept personnages jouables, le multi d'Anarchy Reigns est une ode à la violence décomplexée, un véritable retour au bon vieux temps des Power Stone et autres Spawn in the Demon's Hand. Des temps anciens où jeu en ligne ne rimait pas avec frags à répétition, mais était plutôt synonyme de joyeux bazar et de mêlées sauvagement chaotiques. Le mode Battle Royale jouable jusqu'à seize joueurs en est d'ailleurs la parfaite illustration. Avec des capacités à débloquer au fil des matchs, des types de partie allant du classique match à mort au plus curieux Deathball, l'influence de l'attribut de chaque personnage en enchaînant les victimes, et des décors à l'interaction dévastatrice, le multi est sans conteste un des plus complets et sympathiques dans son genre, et apporte une vraie bouffée d'air frais dans l'univers du online constitué en quasi totalité de FPS. Il est en revanche fort dommage que les joies des boucheries entre amis ne soient disponibles qu'en ligne, le multijoueur hors ligne se faisant une denrée de plus en plus rare de nos jours. Enfin, il ne faudra pas hésiter à s'entraîner intensivement avant de se lancer dans l'arène mondiale ; les joueurs japonais jouant en effet au titre depuis plusieurs mois, des humiliations certaines sont à prévoir en cas de préparation insuffisante !
Tous les commentaires (49)
Le mien doit etre dans ma boite aux lettre :bave:
Mon ID : maddemon (pour skiwi si tu joues sur ps3)
Tu confirmes mes impressions de la démo, je regrette de pas le prendre maintenant (pas le temps toussa toussa^^").
Ce serait une autre boite derrière il se serait fait bien allumé........
Malgré tout chez Platinum il y a un savoir faire, un état d'esprit, j'ai toute confiance dans ce genre de développeur avant même d'avoir jouer à leurs jeux. Bien sûr ils peuvent se rater, mais la démo m'a vraiment plu et j'ai eu beaucoup de bons retours, ici compris. Donc soupçonner que certains en disent du bien juste parce que c'est eux, mouais suffit de se rappeller du nombre de reflexion pour Vanquish et son "only solo" pour se rendre compte que ça ne tient pas.
En tout cas, si un jeu ne me plaît je prends pas (si si même quand c'est écrit Sega^^), mais la démo m'a bien branché! reste que le multi n'est pas mon truc, mais il y a un solo plus consistant que je ne le pensais,8/10h c'est plus que certains titres sois disant optimisés 1 joueur ;)
Enfin bon je vais essayer de m'y mettre ce soir. :)
Après si le jeu ne se fait pas démonter c'est peut être qu'il ne se prend pas au sérieux. Pour l'instant c'est une très bonne surprise pour moi!
Lunik parlait du côté PowerStonien du titre, moi il me fait aussi penser à Phantom Dust!