Sorti à la fin du mois d'octobre sur PS3 et Xbox 360, Assassin's Creed IV: Black Flag n'a pas manqué de se lancer un petit mois plus tard à l'abordage des consoles next-gen, profitant au passage d'une plastique nettement plus aguicheuse. Soufflant un grand vent de fraîcheur sur la licence par ses nombreuses nouveautés et la richesse de son univers, cet épisode ne déroge pourtant pas aux habitudes et voit aujourd'hui son histoire prolongée par un DLC payant sobrement intitulé "Le Prix de la Liberté". Extension anecdotique ou contenu indispensable, c'est ensemble et après le clic que nous tenterons d'y répondre...
Note : Les captures accompagnant la review ont été réalisées à partir des moutures PS4 et Xbox 360, mais le test se base sur l'expérience sur Xbox One. Les 3 versions ont donc été mises à contribution pour cet article.
MAJ : Pour les curieux, un petit tour par ici s'impose pour jeter une oreille à la bande originale de ce DLC.
Des vagues noires s'écrasent contre la coque du bateau, des éclairs fendent l'air. Les voiles se font malmener par des bourrasques assassines et menacent de se déchirer. Sur sa peau ébène, les gouttes ruissèlent. Adewalé tient bon la barre et tient bon le vent. Hélas, cela ne suffit pas. En moins de temps qu'il n'en faut à un unijambiste pour plier ses chaussettes, une vague scélérate l'expédie par dessus-bord. Plouf, un homme à la mer !
Quinze années se sont écoulées depuis la fin du générique de l'aventure principale d'Assassin's Creed : Black Flag : nous sommes en 1735. Edward Kenway a laissé sa place à Adewalé, le lieutenant qui le secondait. Inutile d'en savoir plus si vous n'avez pas encore terminé l'aventure principale. L'esclavage sévit toujours dans les Indes occidentales. Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants produisent du sucre, du coton, du café et de l'indigo sous le regard méprisant de leurs contremaitres. Hormis le potentiel irréfutable de son prénom pour gagner une partie de scrabble, Adewalé est avant tout un affranchi. Né esclave, il a été vendu enfant à un planteur. Lors d'une attaque de la plantation par des pirates, il parvient à s'enfuir, troquant ainsi les boulets qu'il traine aux pieds contre des boulets de canon. Autant dire que lorsqu'il retrouve ses esprits sur les plages de Saint Domingue, il se sent particulièrement touché par le sort de ces hommes et de ces femmes qui partagent sa couleur de peau. Sans trop en dire, on assistera donc à sa montée en puissance dans sa lutte contre la traite négrière en cette sombre période de l'histoire.
Première surprise et pas des moindres, le terrain de jeu proposé est inédit. De taille plus modeste que celui du solo, il n'en demeure pas moins suffisamment étendu pour que l'on salue l'effort. Esthétiquement, on retrouve la chaleur de sa paire de pantoufles. Les graphismes sont réussis, c'est joli, coloré et surtout très vivant. De Port-au-Prince à San Domingue, les lieux traversés fourmillent toujours autant de détails. Le poisson sèche sur les étals, les commerçants taillent le bout de gras. La mer s'étale à perte de vue, son lot de navires à brigander à l'horizon...
Découpée en 9 missions de qualité inégale, il faudra compter un peu plus de quatre heures pour en venir à bout. Un peu plus si vous vous lancez à la recherche des trésors, des points d'observation et de toutes les activités annexes proposées. Ces activités inédites sont venues étoffer l'expérience, toutes tournant autour de la libération d'esclaves. Qu'ils soient en cage ou sur le point d'être vendus, qu'ils soient blessés ou poursuivis par leurs maîtres, Adewalé devra user de ses nombreux talents et de son sang-froid pour briser leurs chaînes. Chaque esclave libéré est comptabilisé. Des améliorations diverses (l'équipement du bateau notamment) sont bloquées jusqu'à ce que un nombre d'esclaves requis soit atteint. Dans les nouveautés apportées par cette extension, Adewalé dispose d'une machette et d'un tromblon particulièrement redoutable en combat rapproché. Des plantations disséminées sur la carte n'attendent qu'Adewalé pour être libérées. Pouvant être joués en s'infiltrant, ces passages ne délivrent à mon sens leur dose de fun que lorsqu'on laisse s'exprimer la poudre. Après un Splinter Cell : Blacklist du même éditeur qui tutoyait l'excellence en matière d'infiltration, le gameplay de ce DLC semble bien trop pataud pour procurer du plaisir aux amateurs du genre. J'ai préféré ne plus compter le nombre de fois où l'IA ruinait mes tentatives. Pour ceux qui se posaient la question, la manette d'une Xbox One est plus résistante qu'une baie vitrée. Voilà, c'est dit !
Ah, l'air marin ! Véritable point fort de cet opus, la navigation y est toujours aussi plaisante. Quel bonheur de sentir vibrer l'équipage d'Adewalé à mesure que les boulets déchirent les coques ennemies. Qu'il s'agisse de joutes à coup de mortier ou à coup de tonneaux explosifs, les batailles navales sont toujours aussi épiques ! La fumée des canons qui persiste, les cris des marins, le bruit de l'eau, la musique (mais on va y revenir plus loin), tout est fait pour que l'on s'y croit : et ça marche ! Sont bien entendu toujours au rendez-vous la pêche au harpon et la plongée. Sans être indispensables, ils permettront de prolonger la durée de vie et de remplir vos poches de trésors bienvenus. Pour pimenter un peu le tout, Ubisoft a eu la bonne idée d'intégrer des bateaux négriers à la partie. Étroitement surveillés par des vaisseaux surarmés, il faudra user de malice et de dextérité pour parvenir à les aborder. Particulièrement coton, ces affrontements nécessiteront d'avoir fait suffisamment évoluer votre navire pour qu'il tienne le choc face à vos assaillants. Pour ceux qui se posaient la question, la manette d'une Xbox One est moins résistante que du carrelage. Voilà, c'est dit !
Lorsque mes petites oreilles velues se sont posées pour la première fois sur Assassin's Creed premier du nom, c'est tout le talent de Jesper Kyd qui m'avait agréablement frappé le tympan. C'est simple, dès les premières notes de musique, je m'élançai vers le premier lustre venu, le visage dissimulé par la capuche de mon peignoir d'adolescent : c'était en 2007. Jesper Kyd fait toujours de la musique pour l'industrie du jeu vidéo (Bordelands, State of Decay entre autres...) mais ne s'occupe plus de la licence depuis l'opus Revelation. Et si l'on doit la partie musicale d'Assassin's Creed : Black Flag à Brian Tyler, autre compositeur de qualité (Far Cry 3, Call of Duty : Modern Warfare 3 pour ne citer qu'eux), c'est Olivier Derivière qui est responsable de l'intégralité de la bande originale de ce DLC.
Et c'est très réussi. L'artiste n'en était pas à son coup d'essai puisqu'il a signé également les musiques assez mémorables du très décrié Alone in The Dark ou du sympathique Remember Me plus récemment. Sachez que pour que je m'attarde à ce point là-dessus, c'est que le petit frenchie a vraiment fait un sacré boulot, allant même jusqu'à s'entourer de la Troupe Makandal de jeunes artistes haïtiens. À noter d'ailleurs que pour la première fois dans la série, la musique devient véritablement aussi historique que le fond du jeu lui-même puisque Derivière est allé jusqu'à utiliser de vrais chants d'esclave d'époque pour Freedom Cry. C'est puissant, c'est authentique et ça vous prend au moins autant aux tripes qu'un kebab faisandé. Le bémol, puisqu'il y en a un : c'est que le mixage du jeu ne les met absolument pas assez en valeur. Et ça c'est vraiment dommage !
Tous les commentaires (20)
Des jeux de mots pas top qui n'ont rien à faire là.
Si je connaissais pas GSY j'aurais pu que croire que ça venait de San-A...
Quoi c'est de lui ?
Super copain j'ai bien rit ça passe tout seul et tu m'as litéralement transporté. ^^
Incroyable.
Incroyable.
Il y a du très bon, à savoir un contenu conséquent, Adéwalé qui est trés charismatique et l'histoire que je trouve intéressante.
Par contre, le reste... On retrouve les défauts d'AC4 (quel bordel les combats sur le pont des bateaux), admettons.
Mais je trouve aussi l'aspect "esclavagisme" maladroit. Tous les évènements de sauvetage en ville respawnent toutes les 3-4 minutes.
Déjà, ça pète l'immersion et on finit par les ignorer (dommage vu le thème).
Ensuite, certains interfèrent avec le déroulement de certaines missions.
Enfin, c'est inutile vu qu'il y a les plantations a libèrer (recyclage des entrepots), la navire d'esclave a araisonner (recyclage des convois) qui permettent de renforcer la Résistance dans les quantités escomptées (même si elle n'intevient pas).
Le pire, c'est que l'on finit par agir non par principe mais parce qu'il y a des recompenses à la clé. Des récompenses qui sont en fait... Familières. Bah oui, Adé et son navire partent de zéron et donc il faut de nouveaux farmer les améliorations débloquées déjà pour Edwar et le Jackdow.
Enfin, si le plaisir d'AC4 était de partir à l'aventure, ben là, la zone est petite et la plupart des lieux à découvrir sont des plages avec 2-3 coffres :( pas de chasse, de temple, de pêche, de cartes... (Enfin, on peut tuer des animaux mais il n'y a rien a fabriquer).
Bref, bof.
Donc, très juste ta remarque !