Pas sûr que ton analogie avec le drame que vivent les migrants soit pertinent ou même de très bon goût car un jeu reste un jeu avant tout. Et il faut, à mon avis, éviter de chercher des corrélations là où il n'y en a aucune.

Reste que, oui, c'est un sacré jeu d'enfoiré et qu'il faut qu'un bon esprit règne autour de la table pour éviter que ça devienne trop sérieux et que ça dégénère.


Niveau jeu méchant (mais drôle) la bonne nouvelle de ce début 2016 c'est la réédition prochaine du génial et cultissime Canardage de Keith Meyers chez Gigamic. Un jeu de connards... euh "de canards"! et de king makers.





Dans ce "Duck Hunt" chafouin une copieuse avalanche de trahisons, tromperies et mauvaise foi (de canard, donc) est à prévoir. Il était temps que cette perle ludique soit à nouveau disponible en magasin pour que les innocents puissent, à leur tour, passer du côté obscur du friton.
J'en reparlerai prochainement.

Une fois la partie finie, on a tous pensé (joueurs et ceux qui regardaient la partie) à la même chose, à cette actualité maudite! Et je ne vois pas ce que ça a de choquant, le thème du jeu c'est tout à fait ça! On a tous ressenti un certain malaise. je ne permettrai pas de faire ce genre d'analogie avec légèreté.

Ceci dit, je ne suis pas prêt de rejouer à ce jeu.


Canardage, j'ai beaucoup aimé aussi! Parfait pour jouer en famille.


Par contre, je n'ai aucune mémoire, je voudrai parler de deux autres jeux que j'ai testé et aimé....impossible de me souvenir des titres. On enchaîne les parties trop vite. :/

Pour info Sauve Qui Peut est un jeu qui date des années 90 et pas sûr du tout que son auteur ait eu en tête, à l'époque, le sort des migrants en créant le jeu. C'est avant tout un jeu d'ambiance et de déconne... Comme "Les Naufragés du Titanic" ou "Canardage" dans un autre style.

Bref, tout ce que je voulais dire c'est "méfions-nous des raccourcis et considérons les jeux avant tout comme ce qu'ils sont".

Tout à fait!
Au fait tu as testé Shakespeare, c'est vraiment un coup de cœur, j'aimerai avoir ton avis.

Non.

Personne dans mon entourage ne l'a et j'ai suffisamment de jeux de type "expert" pour le moment dans ma collection personnelle. Mon dealer en a un en démo et m'a proposé de me le prêter si je souhaitais l'essayer ce que je ferai sûrement mais pour moi la priorité, outre de jouer à Meeple Wars et, prochainement, Fourberies c'est de refaire des parties avec la v.4 du génial Through The Ages qui vient juste de (res)sortir en VF chez Iello, de La Granja, des Contrées de l'Horreur (nouvelle extension en approche!) et de Netrunner.

Donc Shakespeare attendra un peu même si j'ai aucun doute sur le fait qu'il va me plaire. :)

Hélas, je n'ai pas de dealer sur mon bourg... cela évite les achats compulsifs. :/

Il me tente bien ton Through The Ages, j'ai un groupe de passionné qui serait partant pour ce genre de jeu....vachement austère quand même le plateau, à moins que l'édition dont tu parles est amélioré!

Through The Ages trône très haut dans mon panthéon ludique. C'est un jeu de civilisation génial (le meilleur pour beaucoup de ceux qui ont pu y jouer) mais il faut savoir dans quoi on s'embarque. Explication de règles: 45 minutes au bas mot. Et il faut compter au minimum 1h30 de jeu par joueur!

Par ailleurs c'est un jeu de civilisation très atypique: pas de gestion de déplacement de peuples ou de troupes sur une carte/un planisphère. Tout se joue avec un plateau personnel, des cartes (plus de 350) et des plateaux de score/compteurs. C'est un jeu ultra riche et ultra tendu. Contrairement à la plupart des jeux de civilisation, il ne privilégie pas la monomanie: il faut développer TOUS les aspects de sa civilisation dans un équilibrage unique qui est fonction de la stratégie qu'on a choisi ET des opportunités de développement. C'est un jeu d'une complexité, d'une profondeur et d'une richesse très rares. S'il y avait une catégorie des "beaux arts ludiques" il en serait un superbe représentant.

Bref je pourrais en parler pendant des heures mais ça saoulerait beaucoup de monde, mais ce jeu est une vraie merveille signée d'un grand nom du jeu de société européen et le seul, à mon avis, dont l'esprit pouvait accoucher d'une mécanique de jeu aussi dingue, équilibrée, huilée et impitoyable (car, oui, l'erreur n'est pas beaucoup permise dans Through The Ages): Vlaada Chvatil (Space Alert, Dungeon Lords, Dungeon Petz, Mage Knight, Space Trucker...).

La v4 corrige l'un des seuls défaut des éditions précédentes: l'esthétique. Le jeu était visuellement aussi excitant qu'un tableau excel concocté par une secrétaire neurasthénique. Désormais, avec cette v4, le matos de jeu est plus beau, richement illustré, plus pratique en terme de manipulation rendant le jeu immersif visuellement et non plus seulement par la seule force de ses mécaniques. Bref tout simplement plus agréable à jouer.

Quelques ajustements ont été également réalisés pour permettre à un joueur un peu faible militairement un peu de souplesse et de pouvoir se défendre plus facilement en cas d'agression. Mais de toute façon la guerre dans le jeu est une mécanique assez impitoyable et il faut éviter d'être à la traine sur le plan militaire. Ne serait-ce que pour tenir en respect les autres civilisations même si un astucieux système de pacte politique permet, via des accords culturels ou économiques, de se protéger sans forcer le développement militaire.

Un très (très) grand jeu mais à réserver uniquement à des joueurs capables de prendre du plaisir à des expériences ludiques de l'envergure d'un Agricola/Caverna, d'un Terra Mystica, d'un Antiquity ou d'un Res Publica Romana, par exemple.

Outch, il va falloir que j'organise une soirée spéciale si je m'y lance, les soirées ludo, c'est rarement plus d'une heure par partie, exceptionnellement deux! Dans les jeux marathon, je me trimbale Res Publica depuis 25 ans dans les cartons en espérant trouver des joueurs! Peine perdue!

Et dans un grand moment de honte, je me suis débarrassé d'un Space Hulk avec toute les extensions, un jeu qui n'avait pas supporté un déménagement avec des pions partout......j'ai encore honte, mon fardeau moral, ma trahison auprès de mes copains lycéens, j'avais hérité de ces boites alors achetées en commun!

Je me suis procuré Fourberies la nouvelle création de Bruno Cathala et Christian Martinez, disponible depuis hier dans les échoppes "hyper spécialisées" comme on dit dans le jargon commercial. Je teste ça demain avec des potes et je ferai une présentation détaillée dans la foulée (probablement lundi).

A priori ça sent bon et il semble que le jeu porte bien son nom. ^_^

J'imagine que chez toi il doit y avoir des armoires complètes blindées de jeux de société de toutes sortes. Un vrai magasin quoi ! ^^ C'est bien de voir des gens passionnés comme toi. :)

Oui ça devient même un problème à force. Je commence à stocker dans des cartons entreposés dans mon cellier. ^_^'

Si l'on devait trouver un signe évident qu'en France le marché du jeu de société connait un essor impressionnant depuis environ une dizaine d'années, on pourrait sans doute citer, entre autres, le soin toujours grandissant que les petits éditeurs mettent à concevoir (pour des jeux parfois très simples sur le plan de la mécanique) des scénographies ludiques de plus en plus élaborées utilisant un matériel abondant afin de séduire un public toujours plus large, là où ils auraient pu jouer la carte du minimalisme.

On voit ainsi émerger depuis quelques temps le terme d'Eurotrash, inspiré de celui d'Ameritrash qui désigne le jeu à l'américaine fortement thématique et reposant sur des dispositifs matériels souvent très élaborés (direction artistique poussée, figurine de qualité, matériel abondant). Eurotrash désigne à son tour ces jeux européens proposant une mécanique fine, maligne et originale offrant de la profondeur stratégique (dans la droite ligne des jeux dits "à l'allemande") et une scénographie soignée, originale voire parfois spectaculaire afin de proposer aux joueurs une immersion ne reposant pas uniquement sur le seul gameplay. Le meilleur de deux mondes, en quelque sorte.

Certains jeux créés et/ou édités par des français représentent dernièrement très bien cette "école". Des jeux comme Colt Express, Mysterium, Riff Raff, Gare à la Toile, Rampage, etc. Et donc...


Fourberies





Fourberies est un jeu de cartes pour 2 à 5 joueurs conçu par Bruno Cathala et Christian Martinez, illustré par Jérémie Fleury et édité par Bombyx.

Dans ce jeu, vous incarnez un directeur de troupe théâtrale sans acteurs. Votre rôle va donc consister à sillonner le royaume et plus particulièrement vous rendre dans ses 8 grandes cités afin de dénicher les meilleurs acteurs et de constituer une troupe susceptible d'offrir au Roi, à la fin de la saison, un spectacle de qualité et, surtout, correspondant à son humeur souvent fort changeante... auxquels cas votre généreux souverain n'hésitera pas à vous couvrir d'argent.


Un Roi sans divertissement...


Le matériel de jeu se compose:

- D'un castelet en 3D à monter soi-même (pour ceux qui, comme moi, ont deux mains gauches, je vous rassure: rien de bien sorcier!) représentant une scène de théâtre dont le décor pivote au gré des humeurs du Roi, entre comédie et tragédie. Ce décor accueille les figurines des régisseurs et sert également à mesurer l'inclination du souverain à pleurer où à rire lorsque viendra le festival théâtral clôturant la saison.
- De 48 cartes Rencontres figurant principalement les acteurs et saltimbanques que vous allez tenter de recruter dans les différentes cités du royaume.
- De 22 cartes Demandes secrètes. Ces cartes que vous pourrez jouer à chaque fin de saison (une partie se compose de 2 saisons) représentent une demande spécifique à un personnage de la cour du roi qui vous permettra, si vous remplissez ses conditions, de gagner plus d'argent.
- De 5x8 cartes Voyage permettant à chaque joueur de programmer secrètement ses déplacements dans le royaume. Lorsqu'un joueur n'a plus qu'une seule carte Voyage en main, il récupère celles défaussées ainsi que l'ensemble de ses Caravelles précédemment utilisées.
- De figurines finement sculptées: 8 Caravelles et 3 Régisseurs par joueurs.
- D'écus de cuivre, argent et or (valeurs 1, 5 et 10). C'est là ce que vous convoitez dans le jeu car le gagnant de la partie est le directeur de troupe qui aura, à l'issue des deux saisons, récolté le plus d'argent.
- D'un petit plateau de jeu représentant les cités du royaume (numérotées de 1 à 8) sur lequel les joueurs placeront leurs caravelles une fois leur tour de jeu achevé.





En début de partie chaque joueur reçoit 3 écus.
On pioche 1 carte Rencontre que l'on place face visible sous chacune des 8 cités représentées sur le plateau.
On lance un écu à pile ou face pour déterminer l'humeur de départ du Roi.
La partie peut commencer...


Un tour de jeu se découpe, très simplement, en 3 phases distinctes:

- Le Voyage: les joueurs choisissent secrètement une de leurs cartes Voyage en fonction de la cité dans laquelle ils veulent se rendre pour le tour en cours, ce afin de tenter de recruter les acteurs et saltimbanques présents dans la ville. Une fois que chaque joueur a choisi sa carte, elles sont révélées simultanément. Les joueurs placent une de leur Caravelles devant les cartes Rencontres de la cité. Les cartes Voyage jouées sont, elles, défaussées.
- La Résolution: les cartes Rencontre sont résolues unes à unes de la plus récemment posée à la plus ancienne pour chaque cité visitée en commençant pas la cité n°1 et en poursuivant dans l'ordre.
- Nouvelles opportunités: s'il reste des cartes dans la pioche de Rencontres, on place à nouveau une carte par cité (si possible). Une saison s'achève lorsque, à la fin d'un tour de jeu, la pioche des cartes Rencontre est épuisée. On passe alors à la phase Festival (décompte de fin de saison).


Où sont mes Racines? Molière ou Shakespeare?


J'ai indiqué précédemment que les joueurs se déplaçaient dans les villes pour tenter de recruter des acteurs. Si suite à la révélation des cartes Voyages jouées vous êtes le seul dans une ville, pas de souci: vous recrutez la ou les cartes posées dessous. Dans un premier temps on applique les effets des cartes en question:

- Cartes primes: certaines cartes Rencontre octroient au joueur une prime, entre 1 et 3 écus. Le joueur récupère l'argent puis la carte est simplement défaussée.

- Cartes Acteur: dans Fourberies les acteurs ne sont pas versatiles. Soit ils sont comédiens, soit ils sont tragédiens. Ils ont un rang d'expérience allant de 1 à 5.
Les comédiens/tragédiens de rang 1 permettent aux joueurs qui les recrutent de récupérer immédiatement les cartes Voyage défaussées ainsi que les Caravelles utilisées. Ceux de rang 2 permettent aux joueurs de voler 1 écu à un adversaire. Ceux de rang 3 permettent aux joueurs d'envoyer un de leur Régisseur au théâtre. Lorsqu'un régisseur est posé sur la scène du théâtre, il rapporte à son propriétaire autant d'écus que de régisseurs (peu importe leur couleur) présents sur la scène (lui compris). En revanche, dès que l'humeur du Roi change, le décor du théâtre pivote chassant ainsi tous les régisseurs posés jusque-là. Les acteurs de rang 4 n'ont pas d'effet. Ceux de rang 5 obligent les joueurs qui veulent les recruter dans leur troupe à verser un 1 écu à la banque, si le joueur ne veut ou ne peut pas payer l'acteur est défaussé sans autre effet.

- Cartes Saltimbanque. Les saltimbanques ne sont pas des acteurs car à l'exception notable du Caméléon (en 5 exemplaires dans le paquet Rencontre) qui compte comme un comédien ou un tragédien de rang 1 (au choix du joueur) en fin de saison, ils sont tous uniques et n'ont ni rang ni orientation spécifique.
A quoi servent-ils? Eh bien chaque saltimbanque possède une capacité particulière utilisable une fois (et une seule!) au cours de chaque saison donnant un avantage à son propriétaire et permettant à ce dernier de mettre des bâtons dans les roues de ses adversaires: interdire momentanément l’accès d'une cité aux autres joueurs, remporter les cartes d'une cité même si vous n'êtes pas seul, jouer 2 cartes Voyage au lieu d'une seule, jouer une carte Voyage une fois que les autres joueurs ont dévoilé la leur, défausser l'un de ses acteurs avant le décompte, modifier l'humeur du roi en sens inverse de la normale, etc.





Lorsqu'un joueur recrute des acteurs il peut choisir d'envoyer un des acteurs à la cour pour influencer le roi plutôt que de l'intégrer dans sa troupe. Dans ce cas, l'acteur concerné est défaussé et on ajuste le cadran représentant l'humeur du roi en fonction de l'expérience et de l'alignement de l'acteur. Par exemple, un tragédien de rang 3 fera bouger de 3 crans le cadran de l'humeur du roi dans le sens de la tragédie et inversement pour un comédien, faisant potentiellement basculer l'humeur du roi.

Que se passe-t-il si plusieurs joueurs choisissent de se rendre dans la même cité lors du même tour de jeu? Eh bien c'est là que les choses prennent une tournure chafouine: aucun des joueurs présents dans cette cité ne peut recruter les acteurs qui sont tous défaussés (y compris les saltimbanques). On additionne l'expérience des acteurs (comédiens et tragédiens) défaussés et on modifie en conséquence l'humeur du roi qui peut, du coup, basculer à cette occasion. A la place les joueurs présents dans la cité piochent une carte Demande Secrète (3 maximum en main). Ils pourront jouer une de ces cartes durant le festival à la fin de la saison.

Une fois la pioche de cartes Rencontres vide, la saison se termine et on passe à la phase de décompte du Festival qui se déroule en 3 temps:

- On vérifie l'humeur du roi qui se trouve soit du côté "comédie" soit du côté "tragédie".
- Les joueurs reçoivent 1 écu pour chaque acteur de leur troupe correspondant à l'humeur du roi. Les Caméléons ne rapportent pas d'écus. Puis chaque joueur fait le total de l'expérience des ses comédiens et de ses tragédiens puis fait la différence entre les 2 en prenant en compte les Caméléons éventuellement présents dans la troupe. Si le résultat correspond à l'humeur du roi, les joueurs reçoivent 3 écus pour la 1ère saison ou 5 écus pour la 2ème saison. Le ou les joueurs ex-æquo présentant le meilleur spectacle (celui dont le résultat positif entre expérience des comédiens et des tragédiens est le plus fort) gagne le double soit 6 écus pour la 1ère saison ou 10 écus pour la 2ème saison.
- Chaque joueur peut jouer une (et une seule!) des cartes Demande Secrète qu'il a en main et récupérer l'argent qu'elle lui rapporte s'il remplit les conditions posées par la carte en question. La carte jouée en fin de 1ère saison reste devant le joueur: elle entrera à nouveau en compte pour le festival de la 2ème saison en plus de celle qu'il pourra jouer à ce moment-là.





La 2ème saison se déroule exactement comme la 1ère. Au début de la 2ème manche, les joueurs gardent uniquement les cartes Saltimbanques qu'ils ont recrutés en 1ère saison. Ceux qui ont été utilisé sont redressés: ils pourront être employés à nouveau lors de la 2ème saison. Les acteurs (comédiens et tragédiens) sont, eux, tous défaussés. On reconstitue la pioche de Rencontres. Les joueurs laissent les Caravelles utilisés sur les villes et récupèrent les régisseurs qui étaient restés au théâtre. Comme un début de la partie, on lance un écu à pile ou face pour déterminer l'humeur du roi.

A l'issue du festival de la 2ème saison, le joueur le plus riche remporte la partie.


Les Animaux Malades de la Scène.


Outre son esthétique soignée inspirée par De Capes et de Crocs (saluons ici le travail d'illustration de Jérémie Fleury) et son dispositif scénographique élaboré et séduisant (le castelet et les figurines), ce qui frappe lorsqu'on joue à Fourberies c'est la simplicité mécanique du jeu qui le met à la portée de tous et toutes et surtout la sensation d'équilibre qui s'en dégage, chose assez rare dans les jeux de cartes reposant un système de combinatoire. Certaines cartes Saltimbanque peuvent sembler puissantes mais elles ne peuvent, au mieux, être utilisées que 2 fois dans la partie... et si les joueurs ont la bonne idée d'avoir un plan B en tête aucune situation n'est réellement inextricable. Comme tous les jeux signés ou co-signés par l'excellent Bruno Cathala (Mr Jack, Five Tribes, Noé, Cléopâtre, Les Chevaliers de la Table Ronde...) la mécanique de Fourberies est un subtil dosage de programmation à moyen terme et d’opportunisme. Le jeu est suffisamment simple à appréhender et profond pour potentiellement fédérer un public très large. Joué dimanche dernier avec 3 amis (tous des joueurs passionnés et très expérimentés) le jeu a remporté tous les suffrages autour de la table avec un vrai goût de "reviens-y" tant le jeu s'avère simple à sortir et fun à 3, 4 ou 5 joueurs pour 40 minutes de coups bas et de fourberies... Car le jeu porte très bien son nom!
A noter: la version 2 joueurs proposant une adaptation des règles de bases est à oublier: elle simule une partie à 4 joueurs mais ne présente, à mon avis, pas grand intérêt.

En bref, une nouvelle belle réussite ludique à l'actif de Bruno Cathala et de l'éditeur Bombyx.
Chaudement recommandé! :)

L'achat de la semaine:




Déclinaison sous format "jeu de cartes" de l'excellent jeu de plateau à l'allemande Les Châteaux de Bourgogne de Stefan Feld.
Cette version se pratique de un 1 à 4 joueurs pour des parties d'environ 40 minutes et offre un condensé de la mécanique de jeu de son grand frère en plus rapide (forcément) et plus accessible à un public peu habitué aux gros jeux de développement/gestion. C'est donc une alternative intéressante au jeu de plateau si l'on souhaite initier en douceur des joueurs novices en la matière.

Après... cette version a-t-elle un intérêt lorsqu'on pratique déjà assidûment le jeu de plateau? Pas sûr... Il faudra voir à l'usage, les deux jeux ne boxant clairement pas dans la même catégorie. On retrouve néanmoins cette notion admirablement intégrée et dosée de "contrôle du hasard", le système de développement "en paliers" et la combinatoire qui font le sel et la profondeur du jeu d'origine... dans une petite boîte coûtant 14€.



La variante solo est agréable (même si elle suppose pas mal de manip' de la part du joueur). Une sorte de réussite en version vénère où vous devrez battre un bot qui vous met sous pression durant les 5 manches que dure une partie car vous ne devez pas seulement vous assurer d'avoir plus de points de victoire que lui à la fin du jeu mais également à chaque fin de manche sans quoi c'est le "game over". Chaud!

J'en reparlerai une fois testé avec d'autres joueurs (j'ai fait une seule partie solo pour intégrer les règles et pouvoir l'expliquer efficacement) et ferai peut-être une présentation détaillée des règles si j'estime que le jeu en vaut la chandelle.

Grace à toi je viens de découvert que Burgundy veut dire Bourgogne. :p

Quand on veut des jolies illustrations on ne joue pas à un jeu allemand... RMoh6HE" target="_blank" >Le jeu c'est sérieux! :P

Je profite de ce topic pour faire un peu de copinage associatif et rappeler à celles et ceux qui seraient sur Toulouse ou dans ses environs que le weekend prochain se tiendra la 15ème édition du festival Alchimie du Jeu, du 29 avril au 1er mai, au parc des expos.

Un festival par les joueurs pour les joueurs, gratuit, avec des tournois, deux nocturnes, une protozone, des conférences, du jeu de rôle, des jeux d'extérieur, des espaces de jeux symboliques pour la petite enfance, un accueil en LSF, une buvette, une boutique et plein d'autres choses... bref tout ce qui fait d'Alchimie du Jeu un chouette festival et où l'on mesure que le "vivre ensemble" ça peut commencer par du "jouer ensemble".

Tu vas rencontrer des amis à moi, dont Henry Molline pour Ankama qui va présenter un prototype d'un jeu dont j'ai participé aux tests lors de l'élaboration, tu donneras le bonjour de Frédéric Fabre du ludo si tu le croises ;) . J'aimerai beaucoup y aller, avec le plaisir de t'y rencontrer, mais ce ne sera pas facile! :/

Pour ceusqu'ça intéresse la réédition de Canardage débarque en boutique cette semaine.

Si vous cherchez un jeu d'ambiance crétin et méchant qui a fait ses preuves ce seront 15€ fort bien investis.


Sinon que se passe-t-il donc de nouveau et d'intéressant du côté des jeux de carte type Magic The Gathering? Eh bien l'arrivée en francophonique grâce à Filosofia de ASHES, Rise of the Phenixborn, un jeu de carte évolutif (donc pas "à collectionner" dans la mesure où le contenu des boosters est fixe et non aléatoire) de Isaac Vega (l'un des 2 créateurs de l'excellent Dead of Winter) chez Plaid Hat Games. Un jeu qu'il a l'air vachement bien à jouer.
C'est, grosso merdo, un Magic en un peu plus souple en terme de système de jeu et avec une gestion de la mana (et donc de l'invocation de créature) soumise à des dés spéciaux dont il faut gérer l'utilisation le plus finement possible sachant qu'il y a plusieurs écoles de magie et donc plusieurs pools de dés différents.








Ça a l'air franchement sympa. Au point où, alors que je m'étais promis de ne plus tomber dans ce style de jeu avec ce que ça suppose comme "modèle économique", j'ai quand même bien envie de me lancer dans l'aventure.

Si vous voulez savoir de quoi il retourne, le plus simple c'est de suivre le lien ci-après qui vous mènera, l'air de rien, vers une présentation des règles:

https://www.trictrac.tv/video/A_S_H_E_S_le_comment_ca_marche

Avec près de 250 cartes, 40 dés répartis en 4 écoles de magie et 6 Phenixborn je pense qu'il y a de quoi faire dans le Master Set qui se veut une vraie boîte à outil (custom decks et draft) même si la règle propose des paquets pré-construits.

Les 2 premiers boosters seront disponibles à peu près en même temps que la boîte de base (chaque booster coûte 15€) afin de ne pas prendre trop de retard sur le rythme de parution de la VO... d'autant que l'ambition du jeu est de fédérer une communauté grâce à des tournois réguliers (ce qui est déjà le cas au États-Unis).

Ça offre, de base, une excellente rejouabilité même si on se limite au Master Set d'autant que la combinatoire semble plutôt riche.

C'est pour cette semaine.

Les boutiques en ligne Philibert et Ludocortex l'ont déjà en stock ainsi que les 2 premiers boosters.

En ce qui concerne le nombre de joueurs: comme la plupart des jeux de deck building et d'affrontement (Magic, Net Runner...) A.S.H.E.S Rise of The Phenixborn est conçu spécifiquement pour 2 joueurs même s'il est praticable jusqu'à 4 joueurs.

Quel est le problème du "modèle économique"?

Le problème c'est celui de tous les jeux de cartes dits "à collectionner" et, dans une moindre mesure, "évolutifs" comme c'est le cas de A.S.H.E.S...

Avec un rythme soutenu en terme de parution d'extensions/boosters souvent organisés en "cycles" ça chiffre rapidement et régulièrement. Ce n'est pas forcément un souci si on est un joueur monomaniaque mais lorsque comme moi (et comme beaucoup d'autres joueurs passionnés) on joue à beaucoup d'autres jeux ça peut rapidement devenir compliqué de suivre le rythme.

Ceci dit, ce modèle est moins abusif que celui des jeux de cartes à collectionner qui proposent des boosters certes moins chers que ceux des JCE mais dont le contenu est totalement aléatoire ce qui, lorsqu'on est complétiste, revient beaucoup plus cher qu'avec un JCE, d'autant que certaines cartes sont rares.